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  • : Ce blog est un relais amazigh, berbère, il met à disposition des internautes les nouveautés des autres sites amazighs (berbères) tout en respectant la propriété intellectuelle.
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Simane et Anaya.

  

25 février 2010 4 25 /02 /février /2010 17:26
Les associations Azal et Tamaynut-France organisent le samedi 27 février 2010 à 15h une conférence sur « La question berbère aujourd’hui » avec la participation de : 
       - Tassadit YACINE, (EHESS-Paris) 
                      - Mehdi IAAZI, (Université Ibnu Zohr-Agadir)
- Didier Le Saout, (Paris VIII) 

Cette conférence aura lieu au 

Centre Robert Lavergne 
11, rue Robert Lavergne 
92600 Asnières-sur-Seine
 

    Métro : ligne 13, Les Courtilles (terminus) (Bus: 165, 166, 304. (Station : Quatre Routes) 
Métro: ligne 13 Asnières-Gennevilliers - Gabriel Péri (Bus : 140 station: Quatre Routes) 

Source: azal.fr 
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2 novembre 2009 1 02 /11 /novembre /2009 11:37
 

LES PREMIÈRES PROPOSITIONS D'ERIC BESSON

Faire connaitre et partager l’identité nationale
31/10/09
Notre Nation s’est constituée au fil des siècles par l’accueil et l’intégration de personnes d’origine étrangère. Ce grand débat doit permettre de valoriser l’apport de l’immigration à l’identité nationale, et de proposer des actions permettant de mieux faire partager les valeurs de l’identité nationale à chaque étape du parcours d’intégration.

Comment mieux faire partager les valeurs de l’identité nationale auprès des ressortissants étrangers qui entrent et séjournent sur le territoire national ?

Mettre en place un contrat d’intégration républicaine pour les étrangers entrant et séjournant sur notre territoire, passant par une élévation du niveau de pratique de la langue française et de connaissance des valeurs de la République, pouvant consister en un renforcement du Contrat d’Accueil et d’Intégration existant.

Mettre en œuvre, sur la base du volontariat, un parrainage républicain, permettant aux ressortissants étrangers d’être accompagnés dans leur parcours d’intégration,

Ouvrir aux parents les écoles dans lesquelles sont scolarisés les enfants afin de les familiariser aux valeurs de la République, sur le modèle du dispositif expérimenté cette année dans 31 départements.


Comment mieux faire partager les valeurs de l’identité nationale auprès des ressortissants étrangers qui accèdent ensuite à notre communauté nationale ?

Mettre en place un contrat avec la Nation, passant par un entretien d’assimilation permettant de s’assurer d’un meilleur niveau de pratique de la langue française et de connaissance des valeurs de la République,

Mettre en œuvre une cérémonie plus solennelle lors de toute accession à la nationalité française, par naturalisation, par déclaration, ou par accès automatique à la majorité, et la création d’une nouvelle voie d’accès à la nationalité française pour les personnes qui ont accompli des efforts exceptionnels d’intégration.

Source: http://www.debatidentitenationale.fr

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20 octobre 2009 2 20 /10 /octobre /2009 12:54
Entretien avec Ahmed Boukous, directeur de l’Institut Royal


Il voit toujours la moitié pleine du verre. Un indice? Ceux qui «pensent que l’Institut royal de la culture amazighe (Ircam) est un instrument de domestication manquent de sens politique. Car la politique est l’art du possible», estime son recteur, Ahmed Boukous. C’est indéniable, l’universitaire fait preuve de pragmatisme. C’est le cas lorsqu’il évoque l’enseignement de l’amazigh ou de sa promotion dans les médias publics (voir page 39). Depuis le 23 novembre 2003, Boukous est recteur de cette institution académique. L’heure est au bilan: samedi 17 octobre, le discours royal d’Ajdir, qui a annoncé la création de l’Ircam, fêtera son huitième anniversaire. Et pour couronner le tout, le soir même le Prix de la culture amazighe se tiendra au théâtre national Mohammed V à Rabat.

- L’Economiste: Comment évaluez-vous votre bilan ?

-Ahmed Boukous: Il est globalement très positif si l’on compare la situation de la culture amazighe avant et après la création de l’Ircam. Prenons le cas de l’enseignement: les cours de langue n’existaient dans aucun cycle d’étude. En 2008-2009, nous avons au Royaume 5.000 petits Marocains qui apprennent l’amazigh. Il est vrai que cela ne représente que 8% de la population scolarisée. Bien entendu on peut toujours dire que le ministère de l’Enseignement «n’a pas tenu ses promesses». Mais il est possible de réclamer un 16% pour l’année prochaine et ainsi de suite. C’est mieux que de rester les bras croisés, non?

- L’Ircam a signé plusieurs conventions de partenariat, notamment avec le ministère de tutelle, mais des blocages persistent. Pourquoi?

- C’est inadmissible. En théorie on peut soutenir que SM le Roi ait énoncé sa politique en faveur de la promotion de la culture amazighe. L’Exécutif doit donc suivre. Or même si la volonté politique existe, il y a des problèmes d’exécution. Parfois spécifiques. L’enseignement de l’amazigh n’a pas été généralisé: 3.425 écoles bénéficient des cours et l’on compte 12.000 enseignants et 75 inspecteurs. Nous sommes loin de sa généralisation à l’ensemble du territoire et des niveaux. Même si depuis 2006 il existe des filières de culture amazighe dans les universités d’Agadir, Oujda et Fès.

- Est-ce dû à un manque de compétence?

- Tout à fait. Car pour ouvrir un cours de langue amazighe dans une école, il faut un enseignant. Or il n’y en a pas.

- Même chez les diplômés chômeurs?

- C’est une voie possible. Le ministère de l’Education devrait faire un effort supplémentaire dans le recrutement des enseignants. Sachant qu’il a un gros budget de 27 milliards de DH. Le problème de la formation des professeurs existants et le manque de visibilité se posent aussi.
Les cours d’amazigh existent dans certaines écoles du 1er au 6e niveaux. Et après, au collège et au lycée? Rien. Le ministère n’ouvre pas cette option par manque de visibilité. Actuellement, le Conseil supérieur de l’enseignement se penche sur la question de l’enseignement des langues y compris l’amazigh. La grande question est de définir sa position et sa fonction dans le système éducatif global. Cela reste une grosse lacune.

- Chez l’Exécutif, le manque de visibilité émane-t-il d’un manque de volonté politique?

- Je ne crois pas. Une convention lie l’Ircam au ministère de l’Education. Ce département fait partie du gouvernement, qui a un programme où la philosophie de Sa Majesté est présente. Le Souverain a par ailleurs incité les parlementaires à œuvrer pour l’intégration de l’amazigh dans l’école marocaine. Il se peut qu’un certain niveau de la hiérarchie ne soit pas totalement convaincu. Laxisme et mauvaise organisation font le reste. Les problèmes des livres scolaires sont communs à toutes les langues, même l’arabe. Des professeurs d’espagnol ou d’allemand «doivent attendre jusqu’à mars pour avoir un manuel venu tout droit de Madrid…».

- L’Etat marocain a formulé, en 2006 à Genève, des promesses auprès de l’ex-commission des droits humains de l’ONU relatives aux prénoms amazighs et au droit de réunion d’associations amazighes. Qu’est-ce qui justifie le statu quo?

- La fameuse liste de Driss Basri (ndlr: ex-ministre de l’Intérieur) a été abrogée. Seulement des officiers d’état civil refusent toujours d’inscrire des prénoms, notamment amazighs. Lorsque l’Ircam est saisi par les familles concernées, nous contactons le ministère de l’Intérieur. L’autorité de tutelle répond qu’elle «n’est pas contre». En réalité, à l’échelon régional des responsables ignorent encore le droit. Quant au droit de réunion, il est reconnu par la loi. Il suffit de l’appliquer.

Propos recueillis par
Faiçal FAQUIHI

source: l'economiste.com
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6 septembre 2009 7 06 /09 /septembre /2009 00:09
 5 septembre 2009 -

Human Rights Watch demande au Maroc d'autoriser les prénoms amazighs L’organisation des droits de l’homme "Human Rights Watch" (HRW) a demandé la suppression de la liste de prénoms interdisant les prénoms amazighs au Maroc. HRW a envoyé un courrier au ministère de l’Intérieur dans ce sens. Dans ce courrier, l’organisation reprend 5 cas où des prénoms amazighs ont été refusés. "C’est seulement après de longues démarches administratives que ces familles ont pu donné les prénoms de leur choix à leurs enfants." Selon la loi marocaine, les prénoms ne doivent pas avoir une "consonance non-marocaine" ou "aller à l’encontre des bonnes mœurs". Au Maroc, l’Amazigh n’étant pas considéré comme langue officielle, ces prénoms sont majoritairement refusés. La liste de prénoms autorisés, établie en 1996 par Driss Basri, avait officiellement été annulée en 2002. En mai 2008, le ministre de l’Intérieur, Chakib Benmoussa, avait également affirmé devant la Chambre des Représentants « qu’il n’existe aucune liste limitative pour la liberté des citoyens en la matière ». Pourtant, la liste est toujours présente sur le site internet du ministère marocain des Affaires étrangères.

Source: Bladi.net
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21 août 2009 5 21 /08 /août /2009 13:37


Célébrée le septième jour après la naissance, l'imposition du nom, siba, ou lid n warraw, renforcée par un sacrifice sanglant de bélier, izimmr, est dévolue aux paternels de l'enfant (grand-père, père, oncle). Dans le cas exceptionnel ou ces derniers sont décédés ou absents du pays, cette tache revient à la grand-mère ou la tante paternelle, lesquelles ne peuvent néanmoins sacrifier, la mise à mort d'animal étant une affaire exclusive d'hommes. Tôt le matin, le nomminateur souffle le prénom de l'enfant, tire au sort`', à l'oreille droite de l’animal avant de l'égorger.


Ce même jour, la parturiente qui a, jusque-là baigné dans une maternité totale, réintègre la communauté villageoise par un bain. Cette purification se fait sur deux plans : effectif (extérieur) et symbolique (intérieur). Elle change son drape, sa robe longue, taqs'abt, son pantalon, ssrwal, ses souliers à contrefort, idukan (où  elle a déposé du sel), contre des vêtements propres, neufs le plus souvent. Elle porte de longues chaussettes de laine aux couleurs vives, une ceinture autour des abdominaux et, à son cou, la piécette d'argent, talgdt n qqurt, ainsi que le nouet du jour de l'accouchement. Les yeux fardes à l’antimoine, elle est prête à conquérir son statut de mère. Au puits ou a la source du village, elle va puiser -  porter la jarre [pleine] redresse le dos [la colonne vertébrale] » : ad ttarm ad as yadd ukruml° . Sur son passage, elle est saluée et félicitée par les gens du village. La marge dissoute, la parturiente perd son titre de tinrbit.


Quant à la purification symbolique, elle se fait après le dépeçage de l'animal. A la rigole ou à la source la plus proche, la mère emporte les intestins, ilawan, de l'animal qu'elle purge à grande eau, de la même façon qu'elle souhaiterait être débarrassée des humeurs de l'accouchement. En effet, c'est dans l’«outre inferieure » que les Ist lartini fixent le siège de la conception de l’enfant. Peau entière de bouc ou de chèvre, non cousue, rouge conserve les liquides frais ; le même terme s'applique au placenta et à la cavité amniotique, ist mas, « le vaste monde » clos et humide.


La dation du nom est importante, aussi la présence du père est-elle souhaitable car il est tenu de sacrifier, de recevoir les invites et d'inviter les clercs à partager un ragout, composé de chair fraiche du sacrifice et de légumes. Tandis que « la tête de la victime est proscrite à la femme enceinte ou allaitante car l'enfant serait idiot » aglial ur at akkan mddn i tritart afku ih tUa aglIal ar ittili uhlu4 drri -, le lobule ou foie, adad n tasa, est au contraire réputé pour ses bienfaits. On se souvient que foie est le siège affectif, qu'a lui le foetus demande pardon avant de quitter les eaux primordiales, qu'enfin il rompra le jeûne rituel de « ceux qui sont soucieux de l'Ordre ». Son rôle dans l’échange des sentiments structure et affermit la piété des hommes au regard de la divinité (par le biais de la victime ibrahimienne) et la tendresse réciproque de la mère et l'enfant.


Les hommes quittent la table en formulant des vœux de santé au foyer. Alors la mère lance à voix haute une invitation à l'adresse des femmes du village. Repas cérémonial, analogue pour les femmes, qui dure une partie de l’après-midi car chacune, souvent accompagnée de ses enfants, doit manger et boire puis céder la place au flux ininterrompu des invités, non admis à voir l'enfant resté sous la garde vigilante de ses grands-mères. La parturiente reçoit d'ailleurs les cadeaux sur seuil de ses appartements, la porte à peine entr'ouverte. II s'agit essentiellement orge qu'elle déposé la. Résultat d'un long processus technique, l’orge joue, depuis son entretien jusqu'a sa maturité et sa cuisson, un rôle essentiel dans l'organisation sociale.


Aliment de base de bon augure, bien le plus précieux, fruit sacré de la terre et du labeur des hommes, sa circulation se fait à travers toute pratique rituelle et la seule vue de la cuisson publique de la bouillie d'orge est signe qu'une opération sacrificielle est en cours. Offrir, recevoir et partager forge opère un lien de dépendance formel l’égard d'autrui, y compris des saints et des génies. En renouvelant ce lien, le grain d'orge assure et réunit tous les espoirs des I. Martini qui ne le vendent pour ainsi dire jamais.


Pour motiver les filles nubiles à chanter, on dit que le chant, qui se poursuit jusqu'à l’aube, « ouvre les oreilles de l’enfant » : ad rzymn imzzag i warraw.


Source: Le soleil, la lune et la fiancée végétale.  Par Narjys Alaoui.

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21 août 2009 5 21 /08 /août /2009 12:23


Au troisième jour, la parturiente fait ses ablutions, change ses vêtements, se barbouille le corps de henné et prépare une bouillie d'orge aux enfants du village.

Une ainée, de préférence une sœur ou une proche parente du nouveau-né, le porte dans la poche dorsale de son drape et traverse en courant la chambre à coucher d'une extrémité longitudinale à l'autre. Sur le sol, elle verse les amandes et les dattes offertes par la parturiente et invite les enfants à se servir. Ce rite, exécuté par des enfants de deux à six ans, a pour objectif symbolique le développement rapide de l'enfant, qui atteindra sans complication rage des exécutants.


Enfin la parturiente enduit de henné la chevelure des garçons et le visage des fillettes, et remet aux enfants de ses maternels, ayt mas, un carré d'étoffe blanche, qu'ils emportent sur l’aire de battage et le percent en son centre à coups de pierres. Cette étoffe non cousue, non touchée par un instrument tranchant, constitue le premier vêtement du nourrisson, qu'il gardera jusqu'au lendemain, jour où il sera emmailloté de langes, tinsraf, de couleur blanche, et habillé d'un tricot et d'un bonnet à pompons, de couleur, aquddam, confectionné par sa grand-mère paternelle. La perforation de ce premier vêtement imiterait le passage de l'enfant au statut des lapideurs. Passer au travers de l’étoffe équivaudrait à atteindre symboliquement leur âge, en abolissant la marge qui le séparait de ses ainés.


Ce rite à valeur d'agrégation dans le nouveau groupe. L'enfant pénètre en quelque sorte dans le groupe des lapideurs, ou plus précisément ce sont ses aines qui l'acceptent parmi eux.

Source: Le soleil, la lune et la fiancée végétale.  Par Narjys Alaoui.

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21 août 2009 5 21 /08 /août /2009 12:19


Délier l'enfant de sa mère est une tache rituelle assignée - à la grand-mère paternelle, coupe le cordon, azur n ubud, et panse la blessure à l'aide d'une mixture de faire d'antimoine, de beurre frais, tudit, et de quelques gouttes d'huile d'olive. Par l'enfant intègre immédiatement ses paternels. Si la grand-mère était absente ou décédée, la tante paternelle ou une proche voisine - une marraine, nanna -, remplit cette fonction. Lorsque le cordon sec tombe, il est alors cache entre les poutres du plafond, afin, dit-on, que le chat (rare dans la région) ne le mange pas. Symbole du lien de la mère et l'enfant, le cordon ombilical ne quitte pas le lieu de la conception.

 

Source: Le soleil, la lune et la fiancée végétale.  Par Narjys Alaoui.

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21 août 2009 5 21 /08 /août /2009 12:05


A l'instar des populations de l'Anti-Atlas, les Ist Martini ont coutume de consommer, pendant les trois premiers mois de leur grossesse2, une argile contenant du fer, afza3, ou du charbon. Jusqu'au terme de la grossesse, elles vaquent a leurs occupations quotidiennes (cuisine, cueillette, ramassage du bois mort, puisage, désherbage des vergers et des champs, soins des animaux domestiques). Aux premières douleurs, angaz, et pour faciliter son accouchement, ushkuruh, une maternelle (sœur, mère, tante ou cousine) sert à la parturiente une bouillie légère d'orge, askkif et un breuvage a base d'eau chaude et de cumin. Accroupie en invoquant Dieu et les saints de lui venir en aide, elle prend appui a la ceinture de laine, tasmrt, qui indique son statut d'épouse, attachée au piquet de la chambre à coucher. On dit qu'a ce moment « l'enfant supplie sept fois le foie [siège affectif] : je veux sortir du vaste monde pour entrer dans un monde plus étroit >>, « sat twal an ithurmu warraw tasa fad s ad iff iggi n ddunit : rrih adfu' gh tmizart us'anin, ra dduh s tid qssrn in ». On dit aussi que « le ventre de la mère est plus vaste que le bas-monde », « yusa filas uhlig ur filas tusi ddunit. »

Lorsque tasa accorde à l'enfant le triomphe amer de la sortie des eaux primordiales, le nouveau-né s'abime sur un tas de lambeaux d'étoffes, que la mère a pris soin de placer sous elle. Si la parturiente, tinrbit, était seule lors de l'accouchement, c'est elle qui nettoie le nouveau-né, arraw, bifjuk, au cas oh une maternelle l'assiste, elle se chargera de la toilette, nettoie ou lave, le corps est badigeonne de henné, le front serré dans un ruban d'étoffe blanche, ta4dat, qui empêche le front de saillir, les yeux et les sourcils foncés au sulfure d'antimoine, tagult'« afin qu'ils ne soient pas clairs », « ad ffug nt waln nns sggan nt, ad ur gin afhbun ». jusqu'au septième jour de naissance

Déposé dans un panier garni de paille, taryalt n walim, le nouveau-né y restera jusqu'au septième jour. Reposée, la parturiente barbouille, son corps d'un henné facile a retirer puis consomme un bouillon de poulet, sacrifia par n'importe quel homme pubère du village, sans sel (symbole de la convivialité, son absence dans le repas confirmerait son statut hors du social) ni épicé, et de la bouillie épaisse d'orge, ce régime, réputé purgatif, dure les sept premiers jours. En s'habillant, elle a pris soin de glisser sous son drape un nouet, takummist, contenant une mixture de sel, de grains de rue, de soufre, d'une piécette ou d'une bague d'argent - la couleur faste du blanc éloigne le regard terrifiant (L’Œil), rétablit l'ordre et protège la parturiente. C'est elle qui confectionne le premier phylactère, lhrz, porté au cou ou au poignet droit de l'enfant, au contenu quasi semblable au sien, néanmoins sans soufre; puis du sein droit, lave a l'eau chaude, elle inaugure la première tétée.

A l'occasion de cette naissance, talalit, les parentes de la maison, ist tgmmi, proches des époux et seules autorisées à lui rendre visite, consomment une bouillie d'orge.

Au deuxième jour, les parents des époux viennent féliciter la mère munis de quelques cadeaux : orge, sel, beurre frais, henné, bougies et argent liquide que chacune lui remet, sans voir le nouveau-né, avant de partager, séparément, gâteaux secs, the, amandes et dattes.

La parturiente ne doit sortir de chez elle qu'au huitième jour et attendra quarante jours avant de retourner à ses activités sexuelles et religieuses. La liminarite est, dans ces cas précis, intimement liée à l'absence de sexualité de la femme ; au transfert physiologique, au changement de statut et de personnalité, puisque la femme métamorphose la physionomie de son nouveau groupe, essentiellement par ses accouchements successifs, qui gonflent le foyer. En lui conférant une responsabilité morale, surtout lorsque les enfants sont de sexe masculine, l'accouchement introduit la femme dans la société des mores et le « couple », qui n'était pas spécifiquement désigné, jusque-là, reçoit le nom de foyer, takat.


Source: Le soleil, la lune et la fiancée végétale.  Par Narjys Alaoui.

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21 août 2009 5 21 /08 /août /2009 11:54


J’appelle domestiques les rites visant l'implication d'une personne dans un groupe social et économique inscrit dans son âge et son sexe. La catégorique domestique se singularise, à l’ opposé des autres catégories ritologiques — sacrificielles, agraires ou cultuelles — par le caractère non itératif de ses pratiques; c'est donc par simple souci méthodologique que je n'emploie pas l'expression « Rites de passage » si chère  à A. Van Gennep', car elle engloberait tous les rites, sans distinction. Les diverses opérations rituelles liées a l'accouchement-naissance jusqu'a la mort sont domestiques car elles engagent les relations de parents au sens étroit du terme, la famille, restreinte ou large.


Les étapes successives d'une vie humaine conduisent la personne à collaborer à des activités spécifiques, selon son statut. Cette série d’étapes détermine sa maturité par transition progressive d'un statut expérimenté, auquel elle appartenait, a un statut non encore éprouve et cependant obligatoire. Par un déplacement graduel (intégration à une classe Lige, à une famille, a un village, etc.) d'un espace-temps révolu vers un autre, l'acteur s'éloigne irrévocablement de son origine, de son être total. Chaque fois que le rite intervient pour le guider dans son nouveau milieu et le soutenir dans la traversée des cercles de plus en plus larges qu’il va effectuer, le mouvement vers l'extérieur imposera une réelle prise de conscience. La société élabore et définit, selon une conception culturelle propre, le danger inhérent à ces divers passages, elle transforme l’état initial du corps, l’éloigne d'une totalité primitive et le marque de son empreinte. Lorsque la personne finit son cycle ou sa course temporelle, son corps est suppose avoir franchi route la série de rites coïncidant avec les exigences culturelles de son groupe d'appartenance. Après s'être soumis aux divers passages normatifs, le protagoniste, légitime, peut mourir dans la complétude culturelle totale, dès lors qu'il aura procréé des successeurs capables, à leur tour, de perpétuer la mémoire rituelle et d'entretenir un lien avec les ancêtres, avec l’autochtonie.


La succession des rites domestiques renseigne l’accomplissement idéal des individus et souligne la maturité et l’achèvement lorsqu'ils accèdent à l'extrémité de l'axe ascensionnel d'une vie humaine, sur lequel se greffe la série des passages normatifs. A l'exception du divorce (entrave au statut de la jeune femme qui n'appartient à aucun groupe défini), ces rites sont définis par la place indispensable qu'ils occupent clans cet axe, qu'ils intègrent et définissent. Mis à contribution a travers ces rites qui rythment les étapes importantes et successives de la personne vers son achèvement bio-social, le corps humain et social subit tout au long de son évolution - organique et culturelle - une série de mutations et de soustractions. Les rites domestiques abolissent le passe, annulent l'état physiologique antécédent, justifient la suppression matérielle d'un élément premier : section du cordon ombilical, coupe de cheveux, circoncision (prépuce) et mariage (hymen). Caractérisés par un don, argent ou cadeaux offerts a la « victime », ces rites fondes sur une ablation compensent, d'une certaine manière, la perte subie dans l'intégrité corporelle. Supports de cette altération, les rites protègent et confortent l'expérience première, la coupure liminaire, qu'ils pallient.


Au regard des différentes séquences, il appert que Faction rituelle vise à supprimer, du corps physique et social, un élément pour lui donner le statut d'objet rituel - tige de mais (rites saisonniers) ; cordon ombilical, cheveu, prépuce, hymen (rites domestiques) ; victime animale (rites sacrificiels) - et, ce faisant, construire autour de cet objet l'identité du groupe agissant. En outre, de nombreuses observations montrent des intervenants masculins. Sur Sept rites jalonnant révolution de la personne, six rôles sont, en effet, attribues aux hommes.


De par la définition même de la succession, le temps ne peut remonter son cours. C'est dire que révolution dans l'axe vertical (ascensionnel) se fait a partir d'une physiologie naturelle, graduellement dépouillée, de sorte que le rite interdit formellement la régression vers un état antérieur. Sa visée didactique est, quels que soient son objet, sa spécificité ou son rythme, d'enraciner le protagoniste dans le temps et l'espace, de le faire sortir de ses limites « mort de son état antérieur ». Il enseigne en quelque sorte, à la personne et à la communauté, la manière de se développer à travers l'élévation biologique et sociale en répondant aux exigences de son milieu, afin de réintégrer. Condition déterminante de l'existence corporelle, le temps est, par le retrait (marge) plus ou moins prolonge de l'acteur, suspendu. L'indéfinité de cette limite comporte un risque latent pour lui, sa mère on son groupe social. Echappant momentanément à leur structure sociale, le nouveau-né, le circoncis et la femme sont soumis à cette liminarité dont la durée (le temps fait l'apprentissage) surpasse les autres phases du rituel.


Par le geste et les symboles qu'il met en scène, le rite manifeste le non-dit et l'espoir que le passage se fera dans des conditions optimales de sécurité. Son authenticité viendrait de sa mise en œuvre et traduirait simultanément une forme d'apprentissage, le danger et la peur de la traversée.

 

Source: Le soleil, la lune et la fiancée végétale.  Par Narjys Alaoui.

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21 août 2009 5 21 /08 /août /2009 11:35
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