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24 décembre 2007 1 24 /12 /décembre /2007 13:08
Catherine Miller
 

Aguade, Jordi, Cressier P. et A. Vicente (eds.), Peuplement et Arabisation au Maghreb Occidental. Dialectologie et Histoire. Madrid-Zaragoza, Casa de Velazquez, Universidad de Zaragoza, 1998, 175p.

 
 
 
Texte Intégral
Cet ouvrage réunit les actes (15 communications) d'un séminaire qui s'est tenu le 7 et 8 Juillet 1995 à l'Université de Saragosse. Saluons la parution d'un tel travail qui essaie de promouvoir l'interdisciplinarité en faisant participer sur un thème commun - l'arabisation du Maghreb - des linguistes mais aussi des historiens et des archéologues. L'ensemble présente plusieurs intérêts majeurs :
 
  • Il obéit à une réelle construction éditoriale ; la cohérence et la complémentarité des communications offrent un panorama à la fois général et détaillé de la situation dialectale marocaine accompagnée d'une mise en perspective historique et comparative. Les auteurs sont tous des spécialistes reconnus de leur domaine et la bibliographie fournit les principales sources anciennes et contemporaines.

  • Il aborde des questions de fond concernant la pertinence des classifications, la validité des critères (historiques ou linguistiques) retenus pour établir ces classifications, le problème de la reconstruction historique à partir de sources variées, l'élaboration théorique des phénomènes d'évolution et de transmission linguistique (cf. la question de l'origine commune, des évolutions parallèles, la prise en compte des phénomènes de contact etc.). La question de l'unité ou diversité du domaine maghrébin partage d'ailleurs les auteurs. Ce questionnement théorique s'élabore dans le respect des travaux antérieurs. Les "pères fondateurs" de la dialectologie maghrébine (W. Marçais, P. Marçais, G.S. Colin mais aussi L. Bruno et D. Cohen) sont ici largement cités y compris lorsqu'il s'agit de mettre en évidence les progrès accomplis dans ce domaine.

Les articles se distribuent en plusieurs catégories. Les trois premiers (S. Levy, P. Cressier, B. Rosenberger) pose la question de l'histoire de l'arabisation et des parlers arabes au Maroc. Dans une perspective historique et comparative l'horizon s'élargit à l'arabe andalou (F. Corriente, I. Ferrando), au Maghreb (J. Grand'Henry), aux limites orientales des parlers maghrébins (P. Behnsted) et au Maltais (M. Vanhove). Tous ces articles fournissent des outils méthodologiques et des points de références chronologiques et géographiques. Suivent plusieurs études de cas sur des parlers marocains variés : Chefchaouen (E. Natividad), Anjra (A. Vicente), Tanger (Z. Iraqui-Sinaceur), Z'îr (J. Aguadé), Skûra (M. El Yaacoubi), Rabat (L. Messaoudi) dont certaines à partir de manuscrits plus anciens restés parfois inédits ou peu connus. Toutes décrivent les particularités des parlers respectifs et essaient de les définir. Le dernier article (D. Caubet) est une étude socio-linguistique sur une famille de Fès.

L'ouvrage démontre la complexité de la situation (historique ou contemporaine) et la relativité des classifications générales (cf. parlers pré-hilaliens vs. parlers hilaliens, parlers citadins vs. parlers ruraux, montagnards, bédouins, parlers andalous parlers juifs etc-.). Ces classifications ne prennent pas en compte les nombreuses variations que dévoilent les études plus détaillées et plusieurs parlers présentent un caractère mixte car formés de plusieurs strates.

S. Levy dresse un panorama général de la situation linguistique et de l'histoire de l'arabisation au Maroc. Il souligne le multilinguisme du pays lié à l'histoire de cette région (présences berbère, punique et romaine ; conquête arabe en plusieurs temps ; présence andalouse et/ou juive importante dans les villes, influence portugaise, domination espagnole et française). Ce multilinguisme a joué un rôle important dans la formation et l'évolution de l'arabe au Maroc mais également dans l'évolution du berbère. Il évoque les facteurs et les différentes phases de l'arabisation : la première phase (VIIIe-XIIe siècles) appelée pré-hilalienne s'est faite à partir de noyaux limités de populations arabes ou arabisées, à partir de bourgs, villes, marchés, le long des voies commerciales. La seconde phase, dite hilalienne, a été provoquée par l'arrivée de tribus arabes aux XIIe-XIIIe siècles. S. Levy montre la fluctuation de la carte linguistique. A travers les siècles des régions se sont arabisées mais parfois aussi à nouveau berbérisées. Les parlers citadins reflètent l'histoire de l'urbanisation : importance des parlers pré-hilaliens, andalous et juifs dans les vieux centres urbains de Fès, Sefrou, Rabat, Tetouan, Tanger, Moulay Idriss, citadinisation des parlers hilaliens dans les villes modernes de Casablanca, Rabat, Fés Jdîd, diffusion d'une koinè marocaine qui emprunte à la fois aux parlers pré-hilaliens et hilaliens et qui devient le marocain "standard".

L'archéologue P. Cressier se pose la question de la concomitance des processus d'arabisation/islamisation et urbanisation. Il indique que si l'islamisation est un phénomène facilement repérable pour un archéologue, il n'en est pas de même pour l'urbanisation car cela pose les problèmes de la définition des critères de l'urbain. Quant à l'arabisation, elle est extrêmement difficile à déterminer par les sources archéologiques seules. Il souligne donc la nécessité d'avancer avec prudence car il est par exemple très difficile de définir des techniques (poterie, céramique, architecture) comme plus ou moins berbères ou arabes. C'est ici toute la question des frontières culturelles… Très peu d'éléments nous permettent d'affirmer ou d'infirmer la présence de villes berbères avant la conquête arabe. Les groupes tribaux semblent avoir joué un rôle important dans la genèse des villes mais il y aurait eu le plus souvent un phénomène d'émulation entre des groupes locaux (berbères) et des groupes allochtones (orientaux). La formation de centres urbains n'implique pas toujours une arabisation linguistique ou culturelle.

L'historien B. Rosenberger reprend cette question de la relation entre urbanisation/arabisation en s'appuyant sur les témoignages des historiens arabes. Il pense que les villes ont été les vecteurs de l'arabisation, mais d'une arabisation toute relative. Les premiers conquérants arabes ont créé des villes car ils étaient eux-mêmes des citadins, des Mecquois. Mais les Arabes étaient peu nombreux et rapidement les villes ont été peuplées par des populations arabisées ou bilingues. Le Maroc a été peu urbanisé et la population d'origine arabe était très minoritaire dans les premiers temps de la conquête. Les processus d'arabisation linguistique ont donc été lents, limités. Les locuteurs arabisés ou bilingues étaient le principal vecteur de ce processus d'arabisation. Ici données historiques et linguistiques se complètent pour mettre en lumière la spécificité des parlers marocains.

Les articles de F. Corriente et I. Ferrando traitent de l'arabe andalou. Celui de Corriente indique la diversité dialectale régnant au sein du domaine andalou et souligne la difficulté posé par l'analyse diachronique du fait de la disparité des sources disponibles. Là encore le linguiste doit être prudent avant de conclure à la présence ou l'absence de similitudes entre les différents dialectes. En se basant sur le traitement de l'accent dans une forme tardive du parler de Grenade il passe en revue la question d'un accent phonémique en arabe andalou. I ; Ferrando compare les parlers andalous et maghrébins qui ont une origine commune mais des évolutions très différentes. La comparaison se fait entre arabe andalou et parlers marocains pré-hilaliens et pose là encore le problème de la disparité des sources. Celles pour l'arabe andalou sont médiévales alors que celles de l'arabe marocain sont contemporaines. Mais les sources andalouses apportent des éléments intéressants pour l'analyse de la phase médiévale des dialectes marocains. Il passe en revue de nombreuses isoglosses phonologiques, morphologiques et lexicales et indique que certains traits de l'arabe marocain non présents en andalou 'standard' (la koinè litéraire) se trouvent dans des formes substandards. Certains phénomènes (cf. la chute des voyelles courtes inaccentuées en marocain) sont donc plus anciens qu'on ne le pensait auparavant.

J. Grand'Henry élargi la perspective historique et géographique puisqu'il parle de l'ensemble des parlers pré-hilaliens de l'Occident arabe médiéval, incluant le Maltais. Il postule l'unité profonde de ces parlers en se basant sur les ouvrages de lahn al-'âmma (grammaires des fautes) des grammairiens médiévaux maghrébins. Il considère que ces ouvrages témoignent de la situation dialectale entre le Xe et le XIIe siècle et permettent ainsi, en comparant avec les dialectes contemporains, d'établir des repères chronologiques. Il reprend les travaux non publiés de P. Molon (1978) mais s'appuie sur les nouvelles données de l'arabe andalou, du maltais et de la dialectologie maghrébine. Après avoir étudié un certain nombre de traits morpho-phonologiques spécifiques à l'arabe maghrébin, il en conclut que ces traits étaient déjà fixés dès le XII siècle.

P. Behnsted décrit la frontière orientale des parlers maghrébins, l'Égypte, zone de transition entre les parlers maghrébins, palestinien, égyptiens et bédouins. Plusieurs régions en Égypte connaissent des parlers présentant des traits maghrébins : l'ouest du Delta, les parlers de la Haute Égypte et surtout ceux des Oasis occidentaux. Dans ces régions la migration des groupes arabes d'origine maghrébine est attestée dès les Xe-XIIIe siècles au Delta, à partir du XVe siècle en Haute Égypte. La population des oasis apparaît comme mixte. Mais tous ces parlers ont des traits maghrébins et non-maghrébins et se pose la question de leur classification et de leur formation. Est-ce que ce sont des parlers égyptiens qui ont pris des traits maghrébins ou l'inverse ? P. Behnsted pose ici l'intéressante question de la représentativité des isoglosses et critique une classification purement linguistique qui ne prend pas en compte des éléments extra linguistiques (traits culturels, techniques traditionnelles, histoire orale, histoire du peuplement, etc.). Il souligne également la nécessité de comparer avec des formes plus anciennes. Ainsi le parler de Farafra apparaît comme ayant conservé des traits maghrébins archaïques présents en arabe andalou. Là encore l'article appelle à la prudence en soulignant que le dialectologue ne doit pas se contenter des faits contemporains mais doit s'appuyer sur des faits historiques dans l'établissement de ces catégories.

M. Vanhove fait le point sur l'histoire très particulière du parler maltais qui s'est trouvé isolé du reste du monde arabe à partir du XIIIe siècle. Le maltais a donc évolué de façon indépendante et apparaît comme un parler très mélangé sous l'influence de l'italien et de l'anglais. Il connaît d'autre part de nombreuses variantes dialectales. Son isolement en fait un domaine intéressant pour la dialectologie historique comparée puisque la comparaison entre les dialectes maghrébins et le maltais (comme avec l'arabe andalou) permet d'élaborer des hypothèses concernant l'évolution des dialectes maghrébins après le XIIIe siècle. Mais avant d'entreprendre la comparaison d'une liste d'isoglosses, M. Vanhove pose les jalons d'une réflexion théorique. Elle relativise l'unicité des dialectes arabes citadins pré-hilaliens dont le maltais fait partie. Elle suppose une mosaïque de dialectes pré-hilaliens qui ont par la suite connu des forces de différenciation et de koinisation. Elle insiste également sur la distinction entre critères novateurs et conservateurs car seuls les traits qui représentent des innovations renseignent sur le sens de l'évolution. Là encore l'auteur appelle à la prudence avant d'établir des classifications et de postuler des chronologies évolutives.

Les articles suivants (E. Nativadad, A. Vicente, Z. Iraqui-Sinaceur, J. Aguadé, M. Yaacoubi et L. Messaoudi) décrivent des dialectes locaux urbain, ruraux, montagnards ou bédouin en s'interrogeant sur la classification établie par Colin. Tous reprennent à peu près la même liste d'isoglosses, ce qui permet au lecteur de vérifier ainsi les comparaisons. Le parler de Chefchaouen (Natividad) est décrit comme citadin pré-hilalien archaïque avec un substrat berbère important et partageant plusieurs traits avec les parlers juifs du Maghreb. Sa survivance questionne l'origine historique de cette ville (ville ancienne ou ville née d'une migration ?). La description du parler d'Anjra, dialecte montagnard de type pré-hilalien septentrional (Vicente) s'appuie sur une liste de proverbes recueillis par Westermack au début du XXe siècle. Le parler d'Anjra reste très mal connu et les travaux de Westermack fournisse un témoignage de l'état de ce dialecte (registre élevé) au début du siècle. On y retrouve des traits communs avec Chefchaouen, en particulier la présence des interdentales et de plusieurs voyelles brèves. L'article d' Iraqui-Zinaceur reprend aussi un manuscrit arabe inédit rédigé par un informateur tangérois de Colin en 1930. Colin avait établi une version en caractères latins de ce texte mais en gommant les traits les plus locaux et en le transposant en koinè marocaine. L'article établit une comparaison entre la version tangéroise et la koinè et compare également avec les autres dialectes citadins du Maroc. Elle propose un tableau des parlers arabes du Maroc et distingue quatre types de dialectes citadins. Celui de Tanger comme celui de Chefchaouen serait un parler citadin influencé par les parlers montagnards. On regrettera ici l'absence d'une comparaison plus systématique entre le texte arabe et les travaux de W. Marçais sur cette ville. L'article de J. Aguadé s'appuie également sur un ouvrage de 1915, les textes arabes de Zaër de V. Loubignac. Le parler de Zaër (Z'îr) est un parler bédouin Maaqil. Les Maaqil, probablement originaires du Yémen, s'installèrent au Maroc vers le XIIème siècle et sont actuellement au sud de Rabat. Aguadé fournit les principaux traits qui caractérisent le parler des Z'îr en comparant avec d'autres dialectes marocains ou arabes. On regrettera l'absence d'une conclusion permettant de mieux situer ce dialecte. El Yaacoubi présente un dialecte du Sud marocain, celui de l'oasis de Skûra très peu étudié jusqu'ici. Il s'agit d'un dialecte hilalien dans une zone berbérophone mais qui malgré sa position méridionale partage des traits avec les dialectes citadins alors que rien ne permet de supposer l'existence d'un vieux substrat urbain. Se pose donc la question de l'origine de ces traits. L. Messaoudi présente les trait du parler ancien de Rabat (parler citadin pré-hilalien) utilisé par les familles d'origine andalouse, parler actuellement en voie de disparition du fait de l'évolution urbaine et de la diffusion des parlers ruraux en voie de citadinisation (koinè marocaine). L. Messaoudi établit donc une comparaison entre le parler ancien de Rabat et la koinè marocaine.

Comme M. Vanhove, D. Caubet s'interroge sur la classification "traditionnelle" des dialectes maghrébins établie par P. & W. Marçais et reprise par Colin. Elle postule également la diversité des parlers pré-hilaliens. Elle souligne que les frontières linguistiques ne sont pas seulement géographiques, qu'elles peuvent traverser une même famille mais peuvent aussi s'abolir. Son étude sociolinguistique porte sur les usages linguistique d'une famille de Fès à travers trois générations. La branche maternelle de cette famille est d'origine fassie alors que la branche paternelle est d'origine rifaine en partie citadinisée. L'analyse de chaque idiolecte (les deux grands mères, les parents, les enfants) indique quels traits des parlers fassi et ruraux sont conservés, empruntés ou abandonnés par chaque locuteur. Elle montre ainsi comment s'établit la sélection des traits à l'intérieur d'une même famille et comment s'élaborent des parlers mixtes. L'analyse de cette famille semble indiquer que les traits caractéristiques du dialecte fassi sont gommés plus vite que les traits d'origine paysanne. Bien que prestigieux, le dialecte fassi est maintenant considéré comme trop marqué face à la koinè marocaine en formation. L'intérêt de cette étude est de montrer très concrètement comment s'élabore cette koinè en formation qui possède des traits citadins, ruraux, bédouins et qui ne s'est pas formé autour d'un ancien dialecte citadin prestigieux comme celui de Fès. Comme le souligne D. Caubet, ce genre d'étude sur la variation peut certainement nous aider dans notre analyse historique du changement linguistique.

Pour conclure, on soulignera donc encore une fois le mérite de cette entreprise collective qui fournit les bases méthodologiques et théoriques pour mieux connaître l'histoire de l'arabisation au Maghreb. L'approche historique et sociolinguistique apparaît en complémentarité indissociable avec l'élaboration d'un atlas linguistique du Maroc (en préparation) car elle permet de ne pas s'enfermer dans des cadres géographiques trop rigides. La lecture de cet ouvrage soulève de nombreuses questions et l'on aimerait que ce type de projet soit effectué dans d'autres pays arabes pour élargir le champ comparatif. Je regretterai seulement que les éditeurs n'aient pas rédigé une conclusion provisoire récapitulant pour le lecteur les principaux acquis de ce séminaire en particulier en ce qui concerne la classification des dialectes et en soulignant les principaux domaines à explorer.

La vitalité et le renouvellement de la dialectologie marocaine est également illustrée par une publication de la Faculté des lettres et Sciences humaines de Rabat sous la direction de A. Benhallam: Langues et littératures. Contact et évolution historique des langues au Maroc. Vol XVI, 1998. Il s'agit également des Actes d'une table ronde qui s'est tenue à Marrakech le 12-15 janvier 1995 sur le thème de l'évolution des parlers et des phénomènes de contact. On y retrouve plusieurs auteurs de l'ouvrage précédent (Aguade, Caubet, Levy) et de nombreux autres spécialistes de la dialectologie marocaine ou du berbère (Benhallam, Bennis, Boudlal, Chetrit, Durand, ElMedlaoui, Iazzi, Youssi). Les deux ouvrages sont donc complémentaires (en particulier les articles de S. Bennis, D. Caubet et S. Levy). S. Bennis montre comment un parler (celui de Tadla), considéré comme hilalien, a en fait emprunté des traits considérés comme spécifiques aux parlers pré-hilaliens ou judéo-arabes et comment une variante traditionnellement considérée comme norme citadine l'est actuellement comme une norme bédouine. D. Caubet fait le point sur les problèmes de classification dialectale en reprenant les textes fondateurs de W. Marçais et en insistant sur les nuances que cet auteur avait apportées. Citant D. Cohen, elle insiste sur les questions d'évolution, de strate, d'emprunts etc. et fait un plaidoyer pour un renouveau dialectologique. De même S. Levy reprend ce problème de classification pour le Maroc et fournit de nombreuses références sur les recherches en cours qui permettent de renouveler les catégories. Le très riche texte de J. Chetrit concerne la communauté juive du Maroc et ses interactions avec la communauté musulmane. L'auteur, qui adopte une démarche socio-pragmatique, souligne "la polyphonie socioculturelle permanente". La communauté juive du Maroc ne peut pas être appréhendée comme une seule entité et il distingue trois grands groupes sociaux : les lettrés rabbiniques, les hommes et les femmes, enfin, ayant des usages linguistiques différents. Le premier groupe a été le plus influencé par la diglossie judéo-arabe/hébraico-araméen du fait de son contact avec les textes sacrés. J. Chetrit décrit les différentes phases de l'arabisation des communautés juives avec une première dès le début de la conquête arabe suivie d'une déstructuration de ces communautés et une nouvelle phase avec l'arrivée des réfugiés andalous. Le judéo-arabe est souvent rattaché aux dialectes pré-hilaliens mais l'analyse historique montre qu'il y a eu discontinuité et que selon les régions les communautés juives avaient des pratiques linguistiques différentes, certaines communautés du Sud marocain étant devenues berbérophones. J. Chetrit décrit la spécificité de la production textuelle juive mais aussi l'appropriation et l'intégration linguistique d'un très vaste corpus de littérature oral (contes, proverbes, poèmes, chants, récits narratifs) d'origine musulmane, réinséré dans la culture juive. Il présente également des cas de transfert inverses où des locuteurs musulmans ont intégré des spécificités du judéo-arabe. Son article apporte des éléments très documentés sur la question de la spécificité du judéo-arabe. Il souligne que l'interférence d'une langue à une autre ne doit pas être envisagée du seul point de vue grammatical et lexical mais aussi dans ses dimensions culturelles et religieuses. On retrouve cette approche pragmatique dans l'article de A. Yussi sur les langues secrètes. O. Durand, dans un article très technique sur la phonologie du marocain (découpage syllabique, accent, prosodie) insiste sur l'influence du berbère (amazigh) dans la phonétique de l'arabe marocain. M. ElMedlaoui poursuit dans la même direction en montrant à quel point l'évolution de l'arabe marocain est en partie fonction d'un ensemble de contraintes issues du berbère. Cette théorie de la contrainte apparaît comme très importante pour comprendre l'évolution diachronique d'une langue. E.M. Iazzi aborde la question fondamentale de l'unité vs. la diversité de la langue amazighe et considère que les berbérisants ont trop eu tendance à se focaliser sur les différences phonologiques et lexicales et à sous-estimer l'unicité du système morphologique. Il m'apparaît très important qu'un tel ouvrage collectif, regroupant des articles sur les parlers arabes et berbères, ait pu être publié au Maroc car ce type de travail reste encore malheureusement rare dans la plupart des pays arabes. Espérons qu'une ère nouvelle s'ouvre ici....

 
Pour citer cet article :
 
Catherine Miller, «Aguade, Jordi, Cressier P. et A. Vicente (eds.), Peuplement et Arabisation au Maghreb Occidental. Dialectologie et Histoire. Madrid-Zaragoza, Casa de Velazquez, Universidad de Zaragoza, 1998, 175p.»,
Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée [En ligne],
n°89-90 - Figures mythiques des mondes musulmans, juillet 2000.
Pagination : 354-361.

Source: http://remmm.revues.org/document2689.html

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24 décembre 2007 1 24 /12 /décembre /2007 13:03
   Marceau Gast

Claudot-Hawad Hélène (dir.), Berbères ou arabes ? Le tango des spécialistes. IREMAM, Aix-en-Provence, Editions Non Lieu, Paris, 2006, 298 p. (15 pages de bibliographie).

 
  
 
 
 
Texte Intégral
 

Hélène Claudot-Hawad qui anime au sein de l’IREMAM l’équipe interdisciplinaire « Marges et identité plurielle du Nord de l’Afrique », a suscité dans cet ouvrage une douzaine d’études concernant la construction du savoir sur un domaine « sensible », dirait-on, en constante recomposition autour de la frontière, instable et interactive, entre « Berbères » et « Arabes ». D’où, peut-être, le clin d’œil quelque peu ironique du sous-titre : « Le tango des spécialistes ». Car à quoi renvoient les catégories de berbère et d’arabe ? Ces deux vocables ont une histoire dont les contributions à cet ouvrage montrent bien la complexité, nous livrant quelques surprises inattendues.

Après la préface de Hamit Bozarslan (EHESS, Paris) qui compare avec beaucoup de finesse les élaborations et usages de la figure du Berbère à ceux du Kurde, Hélène Claudot-Hawad pose les orientations problématiques de ce sujet complexe qu’elle répartit en quatre séquences : 1 : Classer, hiérarchiser, contrôler : la boîte à outils. 2 : Sonder l’efficience des mythes. 3: Elaborer des objets d’étude. 4 : Dépasser les frontières. Les douze communications ainsi réparties forment un ensemble dense et roboratif.

La première partie : « Classer, hiérarchiser, contrôler : la boîte à outils » étudie les concepts élaborés pendant la période coloniale. La plupart des auteurs montrent l’instrumentalisation de la notion de « race » bien analysée par Gilles Boëtsch avec une série de portraits devenus classiques, ainsi que l’opposition instaurée entre « Arabes nomades » et « Berbères sédentaires ». L’archéologie de cette division, d’Ibn Khaldoun jusqu’aux auteurs contemporains, est explorée par Kamel Chachoua à propos de la cité, ainsi que par Rachid Bellil à propos de la vision de Camille Sabatier sur le Touat de 1891.

La « politique berbère » menée dans le protectorat marocain s’est concrétisée par la création du collège berbère d’Azrou conçu pour les fils de notables, les dotant d’un diplôme interne qui ne leur permet pas de poursuivre des études et les assigne à être seulement des élites locales relayant l’administration coloniale, comme l’analyse Mohamed Benhlal. Cependant, la prise de conscience de ces élèves aboutit à des revendications politiques qui vont s’inscrire en fait dans le courant des idées nationalistes de l’Istiqal et de l’USFD (Union Socialiste des Forces Populaires).

Alors que les pays du Maghreb accèdent à l’indépendance, « la construction du Berbère comme identité négative dans l’espace politique » perdure, comme le montre El Khatir Aboulkacem dans sa contribution : « Etre berbère ou amazigh dans le Maroc moderne ». Il constate qu’« une génération de scolarisés d’origine amazighe […] a initié un processus de reconstruction et de revendications identitaires. Cette action, qui consiste à développer des stratégies de résistance culturelle au processus d’uniformisation culturelle, a abouti à la construction d’un Mouvement d’affirmation… » (135).

Les principes du « mythe berbère » et de son instrumentalisation dans la politique coloniale de la France (137-153) sont analysés avec clarté par Salem Chaker, professeur de linguistique berbère à l’INALCO (Paris). Du côté algérien, notamment après 1962, les responsables politiques algériens octroient à la colonisation et notamment aux Pères Blancs « l’invention des Berbères ». Si les sources constituées par l’administration coloniale concernant les zones berbères sont abondantes, leur exploitation demeure restreinte à cause de cet ostracisme. En fait, les Pères Blancs ont été de véritables spécialistes – notamment en linguistique - des communautés berbères du nord de l’Algérie : c’est la raison pour laquelle nous avons créé en 1980 avec Salem Chaker la collection « Études ethno-linguistiques Maghreb-Sahara » éditées par la SELAF (Paris). Ces études fondamentales (Dict. kabyle-français de J.-M. Dallet, Dict. mazabite-français chez Delheure, Dict. ouargli de J. Delheure et autres textes), dont personne ne voulaient entendre parler, alors, par crainte de représailles politiques, représentent aujourd’hui des références incontournables et un patrimoine identitaire que les jeunes générations se réapproprient. Cette redécouverte identitaire qu’on appelle désormais l’amazighité (de la langue berbère appelée tamazight) engendre des revendications politiques parfois violentes comme en Kabylie, qui se réclament d’une unité à l’échelle du Maghreb, laquelle apparaît contestable. Car le problème de fond est ancien comme le remarque S. Chaker :

« Depuis l’Antiquité lointaine jusqu’à l’époque contemporaine, leurs élites ‘légitimes’ sont toutes formées par et pour des centres et des pôles de références extérieurs : Rome et la culture latine, le christianisme, l’islam, l’arabo-islamisme, la culture occidentale, l’État-nation algérien/marocain… Par voie de conséquence, ces élites berbères ont toujours construit leurs projets en référence à ces centres politiques, intellectuels, idéologiques exogènes ; les projets n’émergent pas d’aspirations ou de dynamiques internes à la société locale mais toujours d’une impulsion, d’un horizon extérieur, considéré comme seul légitime parce que plus ‘universel’ » (152).

Dans cette perspective, la fuite en avant dans la fiction pan-berbériste… et ses conséquences « ne sont pas les avatars ultimes d’une « honte de soi millénaire » (153). Cette réflexion amère mais réaliste saura-t-elle atteindre les jeunes générations en mal d’idéal ?

Dans les années 1970, le « Laboratoire d’anthropologie et de préhistoire des pays de la Méditerranée occidentale » (LAPMO) hérite d’un legs important : celui d’Arsène Roux qui fut professeur de linguistique à l’Ecole des Hautes Etudes au Maroc, diplômé en berbère, agrégé d’arabe et inspecteur de l’enseignement de l’arabe au Maroc. Ce fond, longtemps sauvegardé en un « Centre de documentation berbère », fut géré jusqu’en 2003 par Claude Brenier-Estrine qui décrit les avatars de cette responsabilité dans un ensemble institutionnel centré sur les études arabo-islamiques (IREMAM), considérant la culture berbère comme un appendice plutôt encombrant. La précieuse bibliothèque spécialisée du fond Roux a été ensuite agrégée à la médiathèque de la MMSH, dispersée, informatisée et rangée par format d’ouvrages. Les nombreux manuscrits de ce fond, en langue berbère notée en arabe, représentent une source importante que seuls quelques chercheurs lisant aussi bien l’arabe que la tamazight ou la taschelhayt ont pu en partie exploiter.

Dans ce domaine, les projets d’étude ne manquent pas. C’est le thème du chapitre de Dahbia Abrous qui nous donne un aperçu des mémoires proposés au « Département de langue et culture Amazigh » de Béjaïa après la levée du tabou de l’université algérienne sur les études berbères à partir de 1990. Dans le magister alors créé, la culture berbère est considérée comme une donnée de l’identité nationale, traduisant « la dynamique d’une culture qui refuse d’être reléguée au musée » (176).

De l’autre côté de la Méditerranée, en France, ce sont les émigrés kabyles qui participent à la reconstruction du sentiment identitaire qu’explique avec beaucoup de subtilité Karima Direche-Slimani. Naviguant entre différents blocages et écueils de taille (ceux de l’État algérien, du verrouillage du champ des études berbères, ou la surenchère de la berbérité), l’étude de la dynamique des émigrés kabyles en France enrichit considérablement l’analyse de cette reconstruction identitaire.

Sur l’aire touarègue, Hélène Claudot-Hawad nous entraîne dans un parcours critique des catégories d’analyse à l’épreuve du terrain, montrant la contingence des « vérités » scientifiques. Elle pointe la récurrence de certains motifs interprétatifs comme « l’anarchie berbère doublée de l’anarchie nomade, l’éparpillement des Touaregs en tribus isolées, l’incapacité à se coordonner et à se gérer collectivement » auxquels correspond le refoulement d’autres thèmes (notamment le fait colonial). Elle montre que « le découpage en aires culturelles, identités étatiques et nationales légitimes versus identités non étatiques et non nationales, et enfin types de disciplines mises en œuvre entretiennent un rapport étroit dans la construction du savoir » (p. 220). Le terrain touareg apparaît particulièrement pertinent à l’auteur dans sa propension à contrarier les modèles théoriques existants en anthropologie sociale, combinant des traits jugés contradictoires (par exemple unifiliation et endogamie dans la théorie de l’alliance) et suscitant ainsi des questions parfaitement impertinentes qui incitent à « dépasser les frontières du savoir constitué afin d’en renouveler les horizons ».

L’étude remarquable de Paulo Fernando de Moraes Farias en est un exemple percutant. Il montre que « les diverses sociétés du Sahel ont accentué leurs différences au point de vue des activités productives, des productions symboliques et des structures sociales. Ce faisant, chaque type de société devenait un producteur de ressources indispensables ou potentiellement utiles aux autres… ». Il n’y a ni plan de conquête, ni idéologie politique dans cette situation. C’est l’intelligence de la vie qui l’emporte. Ainsi, «des individus, des collectivités pouvaient passer d’une identité ethnique à une autre… et ces changement d’identité étaient déclenchés par les fluctuations des cycles écologiques et économiques ».

L’auteur remarque déjà ces métamorphoses identitaires chez les Banu Tanmak d’Ibn Hawqal (ixe siècle après J.-C.) où « les savoirs généalogiques pouvaient servir, à la fois, à légitimer de telles refontes et à conserver la possibilité de les contester au besoin » (ibid : 227). Cependant, ces populations sahéliennes si flexibles et si adaptables ont tout de même un atout important ; elles parlent selon les circonstances le dyula, le songhay, le haoussa, la tamasheq ou l’arabe.

Ce changement d’identité ethnique est un processus à l’œuvre fréquemment observable dans l’histoire locale. Nous prendrons deux exemples de ces transferts. Au Maroc la tribu berbère des Ihansalen sur le versant nord de l’Atlas et alliée aux Aït’Atta, attribue la sainteté au plus prestigieux de leur ascendant, l’agguram Dada Sa’id devenu Sidi Sa’id el Kebir consacré Saint (Wali) au xiiie siècle. Ce mystérieux rattachement aux descendants du Prophète Muhammad, leur permet de revendiquer le titre de chorfa (plur. de shérif) et de traiter d’égal à égal avec les ‘Alaouites, famille chérifienne régnante au Maroc. Peu importe si les Ahansalen ne parlent pas l’arabe, alors qu’ils se disent descendants du prophète (voir M. Morsy, Encyclopédie berbère III, 1986, A. 106, 307). Ils ont ainsi conservé leur légitimité sur leurs territoires et se sont attribué le prestige de religieux (chorfa).

Le cas de la « tribu » (tawsit) des Irregenaten du Tamesna (au nord Niger) est inverse, cette population de pasteurs nomades se dit issue de mariages entre nomades arabes et femmes touarègues. D’où leur dénomination de « métis » (aregena) qui parlent un arabe très proche du hasanya de Mauritanie et la langue touarègue de l’Ahaggar dont ils se sont toujours réclamés. Ces Arabes « touaréguisés » parfaitement bilingues vivent en milieu touareg dont ils ont adopté la culture sans oublier leur double appartenance valorisée selon leurs intérêts. Ainsi lors des grandes sécheresses, ils ont rallié Tamanrasset tout en gardant des attaches au Tamesna (nord Niger) pour reconstruire leurs troupeaux, balançant entre leur vie de pasteurs nomades et celle de sédentaires assistés par le gouvernement algérien.

Cependant, les échanges les plus spectaculaires entre « berbérité » et « arabité » se révèlent dans les écrits arabes parlant berbère des grands mystiques et savants touaregs originaires de familles de lettrés Kel Intessar, Kel Essuk, Ifoghas et surtout Kel Ayar. Harry T. Norris, spécialiste de l’étude des manuscrits anciens du Sahel, nous livre quelques résultats de sa grande érudition et remarque que « l’étude de ce qui est connu des écrits touaregs en arabe contient surtout des secrets non dévoilés tels qu’il en existe dans leur “littérature nationale” si tant est que cette dernière formule soit exacte » (282).

Par la richesse et la diversité de ses études, ce livre questionne avec beaucoup de pertinence et de profondeur les conditions de production d’un domaine spécialisé (les « Études berbères »), la fabrication de ses objets et de ses principes théoriques. En dépit de quelques coquilles, il est agréable à lire et sa présentation graphique est particulièrement réussie.

Pour citer cet article :
Marceau Gast, «Claudot-Hawad Hélène (dir.), Berbères ou arabes ? Le tango des spécialistes. IREMAM, Aix-en-Provence, Editions Non Lieu, Paris, 2006, 298 p. (15 pages de bibliographie).»,
Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée [En ligne],
N° 119-120 - Migrations Sud-Sud, novembre 2007.

Mis en ligne le : 27 juillet 2007

Source : http://remmm.revues.org/document3931.html.
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23 décembre 2007 7 23 /12 /décembre /2007 01:06
L' « agraw n Imghnasen » du Parti démocratique amazigh marocain (PDAM) met en garde le gouvernement marocains quant aux conséquences qui pourraient être extrêmement graves en cas de sa dissolution.
C'est du moins ce qui ressort d'un communiqué diffusé aujourd'hui sur Internet après la rencontre exceptionnelle qu'il a organisée le 1er décembre 2957 (13 décembre 2007) au siège du parti situé à Rabat. Et ce pour discuter les dernières questions survenues sur la scène marocaine.

Dont bien évidemment la grande affaire du moment : l'assignation en justice du parti lui-même en vue de le dissoudre. Et le problème des détenus politiques( Meknès et Errachidia), qui, à ce jour, n'a encore trouvé aucune solution. Sans oublier les prisonniers du 1er mai, d' Adrar n Aouam, de Ben Asmim, d'Aghbalou n Iserdan…

L' «agraw n Imghnasen » tient également à insister sur le droit inaliénable du PDAM à une existence pleine et entière tout en soulignant que l'action du ministre de l'Intérieur est nulle et non avenue. Selon les termes du communiqué, la seule raison qui peut l'expliquer est le racisme fondamentalement anti-amazigh du gouvernement marocain.
A ce propos, l' « agraw n Imghnasen» tient à répéter ses remerciements à tous les militant(e)s et les sympathisant(e)s du parti par leur présence lors du sit-in de protestation organisé devant le tribunal administratif. A titre de rappel, une bonne partie d'entre eux n'ont pas hésité à faire des centaines de kilomètres pour pouvoir être présents à Rabat.

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21 décembre 2007 5 21 /12 /décembre /2007 19:30
 

La commission mixte entre le ministère de la Communication et l’Institut royal de la culture amazighe (Ircam) a tenu, mardi à Rabat, sa deuxième réunion périodique, consacrée au renforcement de la présence de la culture amazighe dans le domaine des médias et de la communication. Lors de cette réunion, coprésidée par le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Khalid Naciri, et le recteur de l’Ircam, Ahmed Boukous, il a été procédé à l’examen des différentes questions ayant trait au renforcement de la présence de la culture amazighe dLa culture amazighe au cœur de l'actualitéans les médias publics.

Les représentants de la Société nationale de radiodiffusion et de télévision (SNRT), de la deuxième chaîne de télévision nationale (2M) et du Centre cinématographique marocain (CCM) ont présenté, à cette occasion, le bilan des réalisations accomplies dans ce cadre.

 

Ils ont souligné que les dispositions du cahier de charges ont été satisfaites en grande partie et des efforts supplémentaires ont été déployés pour assurer une présence distinguée à la culture amazighe dans les programmes des deux chaînes de télévision nationale et de la radio amazighe.

 

D’autre part, le représentant du CCM a passé en revue les efforts du Centre en ce qui concerne les sessions de formation initiées en partenariat avec l’Ircam, les actions entreprises par le CCM pour permettre au film amazigh de bénéficier du fonds d’aide à la production cinématographique, le soutien des manifestations cinématographiques amazighes et l’intégration du film amazigh dans le cinéma national.

 

Les participants à cette réunion ont loué les efforts de la SNRT et de 2M visant à satisfaire les dispositions de leurs cahiers de charges quant à l’intégration de la culture amazighe dans les médias audiovisuels, faisant remarquer que la prochaine étape nécessite une attention particulière afin de diversifier et d’améliorer la qualité des programmes amazighs, tout en veillant à la diffusion de ces programmes dans des horaires qui assurent une forte audience.

 

Les intervenants ont aussi discuté de la mise à niveau des ressources humaines, soulignant l’importance de la formation et de la formation continue en matière de la langue et de la culture amazighe.

 

A l’issue de cette réunion, le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, s’est félicité des efforts déployés par la commission mixte, soulignant que le projet de la chaîne de télévision amazighe constitue une source de fierté pour l’ensemble des Marocains.

 

M. Naciri a, en outre, proposé que la commission mixte tienne sa prochaine réunion lors de la première moitié du mois de janvier prochain.

 

Le Premier ministre, Abbas El Fassi, avait tenu lundi une réunion avec le recteur de l’Ircam, lors de laquelle il a exprimé la disposition du gouvernement à assurer toutes les conditions nécessaires à la création d’une chaîne de télévision amazighe, qui est attendue dans les semaines à venir.

 

Source : MAP

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21 décembre 2007 5 21 /12 /décembre /2007 14:40
La liberté d'expression française résumée par Thierry ARDISSON !!
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12 décembre 2007 3 12 /12 /décembre /2007 23:36
Ridley Scott achève à Ouarzazate le tournage de Body of lies


Le réalisateur britannique Ridley Scott a donné mercredi à Ouarzazate, le dernier coup de manivelle de la deuxième étape du tournage de son film Body of Lies.

 


Les plateaux naturels d’Aït Sawen et de Skoura ont été repérés pour abriter les séquences de cette seconde étape, constituées en scènes de batailles. La seconde étape été marquée par la présence de la seule star Leonardo Di Caprio, l’acteur néo-zélandais Russel Crowe ayant achevé ses séquences à Rabat, son rôle requerrant uniquement des prises de vue intérieures.

Adapté à partir d’un roman de David Ignatius, Body of lies relate l’histoire d’un ancien journaliste -interprété par Leonardo Di Caprio- devenu agent de la CIA. Ce dernier se rend en Jordanie pour traquer un leader d’Al Qaïda qui prépare des attentats contre les Etats-Unis.

Source: bladi.net

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12 décembre 2007 3 12 /12 /décembre /2007 23:28
"Il n' existe pas de communauté au monde qui accepterait de sacrifier son existance en sacrifiant sa propre langue pour en adopter une autre, si perfectionnée et si vivante que soit cette dernière. A moins qu'on ne l'y contraigne par la force. Chose absolument inadmissible! "

ALLAL-EL-FASSI dans "Autocritique" (1952)

Est-ce que vous vous rendez compte de ce qu'a dit ce rigolo? Il parle d'une chose, qu'il juge inapplicable et inadmissible, mais il applique, coûte que coûte quand même! C'est à dire détruire  l'amazighité !!!

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8 décembre 2007 6 08 /12 /décembre /2007 18:50
   

 

 

ImageLa volonté manifeste du ministère de l’Intérieur de dissoudre le Parti Démocratique Amazigh Marocain a remis au devant de la scène politique la question de l’Amazighité, six ans après le discours d’Ajdir.

Sur le terrain les donnes ne sont guère reluisantes: un IRCAM qui depuis qu’il a vu le jour s'enlise dans des déchirements internes entre ses membres et un enseignement boiteux de la langue amazigh qui peine à s’extirper des sables mouvants de l’inertie ambiante. Des résultats nettement en deçà des aspirations des premiers concernés, les amazighs.

Dans ce contexte, la dissolution du PDAM ne fera qu’approfondir davantage le gouffre séparant désormais le reste des Amazighs de l’establishment politique.

A l’heure que les négociations sur le Sahara occidental passent par une phase cruciale et que le Maroc ne cesse de réclamer un dialogue sincère avec l’Espagne sur l’avenir de Sebta et Melilla, l’interdiction du PDAM ne pourrait que porter un préjudice à une diplomatie appelée à combattre sur deux fronts.

Si la Justice entérine ce nouveau caprice du ministère de l’Intérieur, elle ne fera que lézarder l’image d’un pays qui n’a cessé de clamer son « modernité » et son « ouverture » à toutes les tendances politiques.

Les habitants d’origine marocaine de Sebta et Melilla ont leur propre partis politiques qui les défendent et les représentent dans les parlements locaux. Il est absolument hors question pour le département de l’Intérieur d’interdire, demain, ces formations politiques sous prétexte qu’elles sont « en contradictoire avec l'article 4 de la loi sur les partis politiques ». Un code de partis fallait le rappeler a été adopté lors d’une session marquée par une forte absence des députés.

En fin de compte que reproche l’Administration au Parti Démocratique Amazigh Marocain ? D’être fondé sur une base linguistique ou ethnique, dans ce cas là que dire du PJD qui affirme être un parti islamiste. Que dire encore de l’Istiqlal qui ne cesse de crier à qui le veut entendre qu’il est un parti attaché à l’identité arabe des Marocains.

Un principe réitéré récemment par Abbas El Fassi lors de la présentation de sa déclaration des souhaits devant les députés. Dans les deux cas, l’islam et la langue arabe sont deux composantes fondamentales de l'identité marocaine et appartient à tous les Marocains, et selon la terminologie officielle ne peuvent en aucun cas faire l'objet de surenchères politiques. Deux poids deux mesures a encore de beaux jours devant elle.

 

Mohamed Jaâbouk

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4 décembre 2007 2 04 /12 /décembre /2007 00:33

En fonction des « impératifs de la conjoncture », on oppose aux militants de la cause amazighe la répression ou la prison. Aujourd’hui, on affirme que l’amazighe est un patrimoine national, et en tant que tel, nul n’a le droit de l’instrumentaliser ! Cette profession de foi est affirmée par l’ensemble des responsables politiques, syndicaux et associatifs. Face à une telle unanimité devant une cause nationale, on était en droit de s’attendre à des solutions rapides et concrètes. En réalité, destinée à « calmer les esprits », gagner du temps, les promesses ne sont que du vent. Le pouvoir, acculé, tente de se redéployer par des feux d’artifice sans lendemain. Et face à la résistance légitime de la mouvance amazighe, il opère une diabolisation de la cause pour discréditer ses acteurs : les arrestations et les condamnations arbitraires des étudiants du mouvement amazigh a Errachidia et Meknès en sont l’illustration. Ceci n’est que fuite en avant et une crainte de se regarder en face.

Expert en tripatouillage et en replâtrage, le pouvoir opte pour le pire : la violence et la répression. AiAmazighité : le temps des incertitudesdé dans ce sens par des bigots atteints de religiosité aiguë. Il a cédé face à une gangrène fasciste aux couleurs arabistes.

 

Le pouvoir tourne en rond, dominé par des hommes fossiles, tournés vers un passé archaïque et anachronique. Une mafia qui s’arroge le monopole du nationalo-patriotisme. Des héritiers et dépositaires du Maroc en tant que nation, Etat, drapeau et richesses. Et tous ceux qui n’adhèrent pas à leur vision monolithique sont exclus : ils ne valent rien et ne représentent rien. Cette mafia qui a mis main basse sur les leviers de commande œuvre officiellement pour la désintégration de l’identité amazighe, menant une politique d’arabisation et de wahhabisation forcenée à la soviétique de la société.

 

L’objectif étant la « création » d’un nouveau type d’homme marocain qui se situe entre Kaboul, Gaza et Bagdad, à coup de slogans ronflants de sonorités et vides de sens. Il s’agit d’enrégimenter le peuple par l’illusion lyrique qui permet d’éluder les vrais problèmes.

 

L’institution qui a été créée pour la promotion tous azimuts de l’amazighité est assiégée. Elle fait face à des institutions qui boudent ses décisions. L’enseignement de la langue amazighe ne jouit d’aucun statut. Il reste aléatoire, chaotique et incertain. Les chiffres avancés par le Ministère de tutelle sont de la fiction. À la télévision, la folklorisation de la culture amazighe est accélérée et les émissions d’apologie pour l’arabité submergent les écrans.

 

En fait, les soubassements idéologiques de l’Etat et ses « constantes nationales » sont des boulets qui empêchent la nation d’avancer. Le débat national sur la question identitaire mine notre avenir. La quête continuelle au sein de la société de démocratie et de justice est restée prisonnière des logiques arabistes d’alternance clanique au pouvoir qui a donné lieu à un système verrouillé où la place de la démocratie « palpable » n’est qu’accessoire.

 

Le pouvoir a spolié les amazighes de leur citoyenneté et de leur identité oeuvrant à tout prix pour diluer leur personnalité et leur spécificité dans le moule arabo-islamique. D’aucun font du combat contre l’amazighité un impératif national et un devoir patriotique.

 

Les appareils idéologiques de l’Etat s’activent à notre aliénation. L’école arabisée n’assure pas la transmission de notre héritage socioculturel, elle délivre un savoir obsolète, sans repères, sans idée d’excellence ni respect pour notre patrimoine amazighe. L’école continue à atrophier l’âme de nos enfants et notre tradition amazighe se réduit à un mince filet d’eau perdu dans le désert arabe. Notre culture amazighe jalonnée de chefs-d’œuvre et de faits historiques est devenu un bazar.

 

Les institutions nous livre une culture de confection, exogène, pour gaver les citoyens comme on nourrit les bœufs de foin. Il s’agit d’une sous culture qui fait l’apologie de l’incompétence, de la négligence et conduit à la décadence de l’homme par perte progressive des convictions et l’uniformisation de la pensée. La curée des élections à laquelle s’est adonnée une caste arabiste reflète l’image d’un paysage politique désolant. Les visières idéologiques vissées sur la tête de nos responsables empêchent ses derniers de voir plus loin que le bout de leurs nez. Notre devenir est une nouvelle fois hypothéqué.

 

Moha Moukhlis

 

Source : Amazighworld

 
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26 novembre 2007 1 26 /11 /novembre /2007 02:39

 

Je ne suis pas membre du PDAM, ni écris pour le défendre, toutefois en bon citoyen, je  ne peux que me prononcer sur ce sujet d’actualité.

 

 

 

A qui s’adresse le PDAM ?

 

 

 

Selon Adgherni, il s’agit d’un parti ouvert à tous les Marocains, abstraction faite du fait qu’ils se considèrent comme amazighs ou arabes.

 

 

 

Donc la question, automatiquement, pourquoi AMAZIGH ?

 

 

 

Selon moi, même avec les plus bonnes volontés du monde, le PDAM aura beaucoup de mal à défendre cette qualification. Car si (Amazigh) elle est le résultat d’une longue lutte contre un pouvoir qui a toujours relégué l’amazighité, et bien elle est aussi une très bonne excuse, qui pour ce même pouvoir, aujourd’hui, toujours panarabiste, pour s’en débarrasser, et en coup de grâce, en faisant appel à la constitution et à la démocratie. Ironique non ?

 

 

 

M. Benmoussa avance que cette qualification non seulement attribue un caractère discriminatoire à l’accès au membership du PDAM, mais aussi pourrait scinder, à long terme la société en deux, un jeu très dangereux !

 

 

 

Pour ma part, il y a plusieurs points qui m’interpellent dans cette position :

 

 

 

La qualification de « amazigh » : Rappelons à notre cher ministre de l’intérieur que ce terme a été maudit et ce depuis des décennies au Maroc, menant bien des activistes aux geôles de tazmamart ou boulmharz.

 

Aujourd’hui, dans le cadre d‘une ouverture sur l’amazighité, menée par notre Roi, les partis et les autres acteurs et partenaires y allant à reculons, et bien on peut oser prononcer ce terme, sans avoir à le regretter.

 

 

 

Donc le qualificatif est la manifestation même de cette existence tant reniée de ces amazighs. Le fait de nommer un parti politique, amazigh, est non seulement une geste fort, mais surtout fait que finalement cette catégorie existe politiquement ! Se revendiquant amazigh, le PD AM,  pourra mieux servir l’amazighité sans arrière pensée, comme le fond souvent des partis qui intègrent quelques petites phrases en amazighs, juste en tremplin.

 

 

 

Le PDAM non conforme selon M Benmoussa à l’article 4 de la loi :

 

« La constitution du parti dénommé "parti démocratique amazigh marocain" n'est pas conforme aux dispositions de l'article 4 de la loi sur les partis politiques en vertu duquel est nulle et de nul effet toute constitution de parti politique fondée sur une cause ou en vue d'un objet contraire à la Constitution ou sur une base linguistique ou ethnique, apprend-on dimanche auprès du ministère de l'Intérieur. » Source MAP.

 

 

 

Je ne sais pas si je dois en rire ou en pleurer ! Car figurez-vous que c’est parce que nous sommes en démocratie, que nous n’avons pas le droit d’exister NOUS les amazighs !!

 

Donc si je résume, nous ne pouvons pas exister politiquement car le qualificatif « amazigh» est non conforme à la loi, et nous ne pouvons pas exister à travers les autres partis car ils sont PANARABISTES !! Quel dilemme !!

 

 

 

Quel choix a un amazigh au Maroc ?

 

 

 

Prétendre être arabe ou faire le mort !

 

 

 

« Cette non-conformité, qui réside dans son appellation, son règlement intérieur, ainsi que dans son programme, reflète la sensibilité ethnique dans le projet politique des fondateurs du parti, ajoute la même source. » Source MAP

 

 

 

La sensibilité ethnique ! C’est vrai que nous les marocains, nous avons toujours été doués en rhétorique !

 

Quand un parti revendique clairement son amazighité, on crie au scandale, et on a recours à notre loi pour le dissoudre et lorsque des partis prêchent l’amazighophobie, en cachette, qu’est ce qu’on fait ?

 

 

 

Ce qui est curieux dans cette affaire :

 

 

 

C’est le fait que notre ministre aie attendu plus de 72 mois pour s’apercevoir que le PDAM n’était pas conforme à ce fameux article 4 ! C’est vrai il vient juste de prendre ses fonctions, avec un certain M. El fassi à la tête du gouvernement ! Il n’y a pas de fumée sans feu !  Aucun doute, le Maroc avance à reculons en démocratie !

 

 

 

Supposition :

 

Si le parti changeait de qualificatif serait-il accepter ?

 

 

 

Pas sûr, car ce n’est pas uniquement le qualificatif qui dérange, mais le but même de ce parti, en l’occurrence la valorisation de l’amazighité et lui octroyer sa place dans la vie citoyenne, constitutionnelle et institutionnelle. Autant dire un cauchemar pour notre Premier ministre qui déclarait, il n’y a pas si longtemps que ça, qu’il faudrait attendre entre dix et vingt ans pour parler de la constitutionnalisation de l’amazigh.

 

 

 

Donc, à quoi s’en tenir ? Comment est ce qu’un citoyen loin de tous leurs calculs idéologiques peut exister, au Maroc, pour ce qu’il est ? Comment prétendre à une démocratie alors que la majorité du pays n’est nullement représentée ? Pourtant n’est cette majorité qui a élu, de manière directe ou indirecte, ce gouvernement ? Serions-nous dans une  nouvelle forme d’apartheid idéologique ou linguistique ? Une majorité muselée ?

 

 

 

Dans tous les cas, pour le marocain amazigh que je suis, je rêve d’un jour (I have a dream) ou je serai reconnu pour ce que je suis, un AMAZIGH. Sans être assimilé à ahwach, au couscous ou à une kasbah.

 

Un citoyen fier, qui a toute sa place dans cette société, où il n’aura pas à devoir apprendre une autre langue, autre que celle de sa mère, pour vivre.  Les apprendre toutes les deux pour les utiliser toutes les deux, et non faire valoir une au détriment d’une autre !

 

 

 

Mon Maroc, tu as encore du chemin à faire, tu as encore un problème avec ta conscience ! Que Dieu bénisse le Maroc !

 

 

Amanar

 
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