Le Maroc dit–on est politiquement un pays arabe. Mais l’est-il biologiquement et linguistiquement ?
En effet, si les généticiens sont aujourd’hui formels que les Nord-africains ne sont pas de la race arabe. Il n’en demeure pas moins que les linguistes partagent le même avis. La preuve qu’est ce que la darija(1) et la hassania(2)?
J’estime que pour bien répondre à cette question, il est nécessaire d’analyser de façon rationnelle les points suivants: Qui a élaboré la darija et la hassania ? Comment se sont –elle émergées ? Pourquoi a-t-on crée la darija et la hassania ? Où se sont elles formées? Quand est ce qui elles se sont constituées ?
De ce fait, il est possible d’identifier au moins quatre facteurs qui ont contribué à la genèse de la darija et la hassania : 1- Le facteur historique. 2- Le facteur sociolinguistique. 3- Le facteur de la langue superstrat/substrat. 4- Le facteur politico-idéologique.
1- Le facteur historique :
Dés sa sortie en péninsule arabique, l’islam fut plus qu’une religion. Ce fut également un empire motivé par la volonté du profit et le désir de dominer le monde. Or, le premier mouvement expansionniste arabe fut lancé en 632 de notre ère par le calife Abu bakr. Et qui se prolongea sous le règne des deux califes suivants Omar et Otmane. Pourtant, ils n’étaient ni des redoutables chefs de guerres, ni des remarquables tacticiens. Et l’on se demande comment ils ont pu amasser et galvaniser des troupes de combattants ? Et pourtant la justification est simple : l’islam promet au futur « martyre », 72 nanas et des rivières de vin.
Par la suite, sous la califa Omeyyade (3) commença une nouvelle vague de la guerre sainte musulmane (jihad) qui était à la fois génocidaire et destructive. Dés 710, les omeyyades parviennent à étaler leur domination sur le royaume de la Reine tamazighte Tihia arabisée en El kahina.
Ainsi, commença en Afrique du nord une étape historique macabre caractérisée par des carnages et des exodes massifs de la population Amazighe vers les montagnes ou l’éparpillement dans le Tinéré (grand Sahara). Une petite partie de la population a été contrainte à se convertir à l’islam pour plusieurs raisons : premièrement, pour échapper au massacre. Et secondo, pour éviter les désagréments et les tracas du statut « dhimmi » (4) sans pour autant échapper au statut « mawali » (5).
2- Le facteur sociolinguistique :
Dans ce paragraphe, j’aborderai le second facteur que j’avais nommé : le facteur sociolinguistique. Car il est aussi important de parler du contexte social des « mawalis » Nord-africains. Puisque, c’est sur leur territoire où apparurent la darija et la hassania.
A ce propos les colonies où la darija et la hassania se sont constituées, ont vu succéder trois phases historique très importantes :
2-1- La phase de l’occupation : On ne va pas retracer ici l’intégralité de l’histoire de cette époque – tel n’est pas notre objectif – toutefois, nous allons donner quelques points historiques qui nous aideraient à mieux comprendre la genèse de la darija et la hassania :
· Sur le plan des droits civiques : Les Arabes attribuent le statut de mawali aux Nord-africains qui se sont converti à l’islam. Les Arabes considèrent le musulman non arabe comme un citoyen de second degré.
· Sur le plan des affaires religieuses : les monastères et les églises ont été transformé en mosquées et en écoles coraniques.
· sur le plan culturel: les mawalis parlent un arabe imprécis.
2-2-La révolte des mawalis: Comme nous l’avons mentionné. La phase de l’occupation s’est caractérisée par l’établissement des envahisseurs Arabes d’un nouvel ordre politique, sociale et religieux. Néanmoins, au fil du temps, les mawalis occuperont de nouveaux rôles sociaux : soit dans l’armée Omeyyade, soit sur le plan religieux. Car ce sont les mawalis qui vont devenir les moteurs essentiels de la transmissibilité de l’islam auprès de leurs frangins qui sont parties se réfugier dans les montagnes.
Malgré ce rapport plus au moins privilégié des arabes avec les mawalis. Le statut social de ces derniers demeure inchangé, c’est-à-dire des citoyens de second degré. Or devant cet état de fait, des mawalis créèrent un mouvement de rébellion qui s’appelle les « kharijites ». Ces derniers militaient contre la fin de la domination due à l’ascendance. Ils revendiquaient un traitement égal entre tous les croyants musulmans. C’est ainsi à l’insu du conflit qui a opposé au proche orient les Abbassides (6) aux Omeyyades que les Kharijites parviennent à écraser à tout jamais la présence omeyyade en Afrique du nord.
2-3-La phase de l’après libération : Cette époque a vu la reprise du contact des mawalis avec leur frères qui sont parties s’abriter dans les montagnes. La disparition des Omeyyades en Afrique du nord aura des impacts majeurs sur le plan de la sociolinguistique. Car la langue cible pour les Amazighs ne sera plus la langue arabe comme s’était le cas dans la première phase, mais l’arabe imprécis dont se servent les mawalis. Autant dire que nous sommes là, au commencement de la genèse de la darija et la hassania.
La darija et la hassania ne sont qu'une démarche d’assimilation mise en place par les Amazighs, de parlages impricis parlés par les mawalis qui auparavant avaient un contacte directe avec les Arabes. Ce sont donc les Amazighs qui auraient élaboré la darija et la hassania, dans leur tentative de se réapproprier l’arabe imprécis énoncées par les mawalis qui étaient eux-mêmes proches des Arabes.
Or, est ce que la darija et la hassania sont vraiment des dialectes arabes ?
Désormais, il s’agit de la question que nous allons examiner dans le paragraphe suivant.
3- La langue substrat/superstrat :
Pour que notre étude soit complète, nous allons analyser non seulement le vocabulaire de la darija et la hassania, mais également leurs grammaires et leurs syntaxes.
En effet, malgré que la base lexicale de la darija et la hassania provienne essentiellement de la langue arabe, il n’en demeure pas moins que leurs structures syntaxiques et sémantiques proviennent de la langue tamazight.
Or, devant cet état de fait, La darija et la hassania ne sont ni plus ni moins que deux créoles.
A titre d’exemple, voici la définition du terme « créole », tel qu’il est donné dans le dictionnaire : « Le créole est une langue issue d’un sabir ou d’un pidgin et devenu progressivement la langue maternelle d’une communauté. Dans certaines situations sociales, en réponse à des besoins de communication particuliers, sont nées des formes linguistiques hybrides, empruntant leur vocabulaire à différentes langues ou utilisant le vocabulaire d’une langue et la syntaxe d’une autre. Ces formes sont souvent utilisées à l’origine pour des raisons très concrètes, par exemple : colonisation, esclavage, commerce, etc. Elles empruntent leur vocabulaire à une langue dominante (langue superstrat) et leurs structures grammaticales à une langue dominée (langue substrat). Lorsqu’une telle forme est réduite à un vocabulaire peu important et à quelques règles de combinaison, on parle de sabir. Lorsque cette seconde couvre des besoins plus importants et que son système syntaxique et plus étoffé, on parle de pidgin. Ni le sabir ni le pidgin ne sont des langues maternelles. ».
Il reste néanmoins de souligner que le vocabulaire de la darija et la hassania n’est pas seulement composé de mots arabes, mais on y trouve également des mots provenant du français, de l’espagnole, de l’hébreu et même de la langue tamazight!
En tenant compte du fait que les bases syntaxiques de la darija et la hassania ne sont ni plus ni moins que celle la langue tamazight. Sur ces entrefaites, la genèse de la darija et la hassania n’était qu’une procédure de relexification de la langue tamazight par des lexèmes de la langue arabe, mais aussi par d’autres lexèmes comme nous l’avons mentionné précédemment.
Donc, la disparition des Omeyyades a permit le rétablissement du contact des mawalis nord-africains avec leurs frangins les Amazighs. Ces derniers se sont exposés à l’arabe non standard des mawalis relexifieraient les unités lexicales de leur langue maternelle en l’occurrence le tamazight sur la base des mots arabes entendus dans la bouche des mawalis.
Dès lors, la darija et la hassania ne sont pas des dialectes arabes mais des créoles que l'on ne peut pas insérer dans l'arbre généalogique de la langue arabe. Donc, cette dernière n’est pas l’ancêtre de la darija et la hassania.
Mais que venaient faire les Amazighs chez les mawalis ?
Puisque la darija et la hassania sont au départ parlées dans quelques bourgs, donc il s’agit vraisemblablement pour effectuer des échanges commerciaux.
Finalement, il ne faudrait pas oublier que l’araméen est l’aïeul de la langue arabe. Or, cette dernière n’est qu’un pidgin qui utilise des alphabets araméens et des chiffres hindis.
Mais pourquoi sommes-nous entrain d’assister au phénomène de l’émergence soudaine et graduelle de la darija et la hassania ?
Ça sera la question que nous allons examiner dans la dernière partie de cet article que j’ai nommé : le facteur politico-idéologique.
4- Le facteur politico-idéologique:
Les premiers gens qui ont élaboré la darija et la hassania n’avaient pas l’intention de décliner leur culture ni leur langue maternelle mais, uniquement trouver le moyen de communiquer avec l’autre.
A titre indicatif, après l’indépendance du Maroc moins de 2% de la population parlait la darija et la hassania dont une large frange n’est ni plus ni moins que des anciens refoulés de la péninsule Ibérique par le roi Ferdinand au 16ème siècle et qui sont venus se réfugier au Maroc.
Il est par conséquent nécessaire de préciser que ce sont ces derniers qui au nom du panarabisme cherchent à désamazigher le Maroc !
Il est utile aussi de rappeler qu’en 1956 date de l’indépendance du Maroc. Le colonisateur Français avait choisi de léguer le pouvoir à la minorité panarabiste ! Et ceci, malgré que les autochtones Amazighs sont numériquement majoritaires.
Consciente de la faiblesse du nombre des locuteurs arabe au Maroc. La minorité panarabiste « marocaine » va user de tous les moyens pour inverser cette situation. Pour cela, ils vont réclamer du soutien et la collaboration du national socialiste Gamal ABDENACER et celle du baathiste (fascisme arabe) Hafez ALASSAD.
Ainsi, tous ensemble vont initier une politique scolaire pour ne pas dire un crime contre l’humanité s’appuyant sur une approche « hitlerjungend».
Dans ce cadre, ils ont fixé pour objectif le lavage de cerveau des enfants Amazighs de toutes traces de leur histoire, de leur langue et leur valeur civilisationnelles pour fabriquer des futurs pseudo-arabes tout craché.
Le programme de l’arabisation massive des jeunes écoliers Amazighs est exécuté par une énorme armada « d’enseignants » égyptiens, syriens et libanais sous la coordination de la ligue arabe. Reporter vous à ce site pour avoir de plus ample précision: www.arabization.org.ma
A titre d’exemple : l’histoire officielle du Maroc telle qu’elle est enseignée dans les écoles et les lycées commence à l’invasion de l’Afrique du nord par les troupes Arabes au 8ème siècle. De ce fait, on peut lire que les marocains sont tous d’origine yéménite ! Ce n’est pas tout. Les manuels scolaires du ministère de l’éducation nationale, qu’ils soient d’histoire, de littérature, de sciences ou même de technologie sont rédigés en arabe et font l’apologie de l’arabisme et de l’islamisme. Pendant ce temps, la langue et la culture des autochtones du Maroc passe totalement sous silence.
Il n’est pas un secret pour personne que la civilisation se transmet par l’écrit mais aussi par l’oral et que la télévision et la radio sont deux médias de masse qui permettent d’atteindre rapidement un grand nombre de personne. Or, si les panarabistes marocains contrôlent les masses médias, c’est dans le but de détériorer et d’effacer la mémoire collective des autochtones marocains. Bienvenue à Staline radio télévision !
Dans ce sens, les médias audio-visuels ne s’adresse aux marocains quasiment qu’en langue arabe. Pire, la 1ère chaîne publique ne diffuse quotidiennement que le journal télévisé en langue tamazighte qui dure dix minutes, bonjour la ségrégation. Alors que, la 2ème chaîne publique reste totalement bouchée à la langue tamazighte, bonjour le racisme.
Pendant ce temps, les programmes télévisés projetés par les deux chaînes « nationale » sont en quasi totalité d’origines égyptiennes, syriennes et libanaises!
Pour schématiser : les émissions en arabe bénéficient de 24 heures de diffusion quotidiennes, celle en français de 10 heures tandis que tamazight ne bénéficie que de 10 minutes pile ! A cela s’ajoute le fait que la radio publique en langue tamazighte ne diffuse que 12 heures par jour et reste en quarantaine de la bande FM ! A l’opposé de l’arabe et le français y sont présentes, elles y émettent 24/24 heures pour l’arabe, 16/24 pour le français et 2/24 heures partagée entre l’anglais et l’espagnol.
Devant cet état de fait, la population autochtone Amazighe s’indigne car elle ne se reconnaît pas dans un système médiatique qui les occultes et dont l’unique objectif est de répandre la langue et la culture des proches orientaux pour désorienter l’identité des autochtones marocains.
Quel est le bilan de 50 ans d’acharnement tyrannique des panarabistes sur le peuple autochtone du Maroc ?
Le résultat est sans appel. Le jeune marocain ne maîtrise plus aucune langue humaine, que se soit le tamazight sa langue maternelle, que se soit l’arabe ou le français les langues des envahisseurs. Après ce constat, comment voulez-vous que les marocains puissent lire, bouquiner ou meme écrire!!!
Devant cette catastrophe, j’affirme avec dégoût que les panarabistes ont tout simplement fabricoté une génération de sous-humains !
Je pense que la lutte des Imazighnes doit être focalisée sur deux fronts : celui de l’éducation nationale et celui de la communication. Tout acquis dans ces deux domaines ne peut qu’être bénéfique pour notre chère culture.
(1) La darija est un terme qui désigne les parlages d’Afrique du nord. Ils ne sont pas issus de la langue arabe comme souvent déclaré.
(2) La hassania est un terme qui désigne le parlage du grand Sahara. La hassania n’est pas issue de la langue arabe comme souvent déclaré.
(3) Omayyades , ou Umayyades , en arabe Banou Oumayya. La dynastie des Omeyyades régna à Damas de 661 à 750 et à Cordoue de 756 à 1031. Elle fut fondée par Moawiyya, du clan quraychite, proclamé calife à Damas en 661 à la suite de sévères luttes avec le clan d'Ali.
(4) Dhimmi: statut légal des populations chrétiennes et juives en terre d'Islam. Dès le VII° siècle, lors de ses premières conquêtes militaires, l'Islam est entré en possession de nombreux territoires peuplés par des populations chrétiennes. Ces populations ont été soumises au dhimmi, c'est-à-dire à une imposition spéciale (le jizya et le kharâj) leur garantissant par ailleurs qu'elles auraient la vie sauve, que leurs biens seraient préservés et qu'une relative liberté de culte leur serait accordée.
(5) Mawali : Les nouveaux convertis chrétiens, juifs ils sont désignés comme des clients ou des affranchis. Ils sont considérés comme des sujets de seconde zone car ils ne sont pas de la race arabe.
(6) Abassides : Le nom vient de Abbas oncle du prophète. Les abassides sont des sunnites orthodoxes. Sous leur règne, la capitale se transporte de Damas à Bagdad (762).