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14 septembre 2005 3 14 /09 /septembre /2005 00:00
La femme Amazighe doublement piégée
Par: Meryam Demnati

La journée du 8 Mars est devenue officiellement “journée internationale des femmes”en Août 1910 à Copenhague. Plusieurs décennies après, la vision, le discours, et les activités féministes ont évolué avec les femmes de toutes les sociétés; mais l'objectif est demeuré le même: l'obtention par les femmes de leurs droits légitimes. Pour la Femme Amazighe, cette journée est bien sûr une occasion pour faire entendre sa voix au côté de ses soeurs de toutes les races et de toutes les cultures... Mais c'est aussi un moment douloureux qui nous permet de faire le point et de nous apercevoir que la condition de la femme au Maroc n'a pas subi beaucoup de changement. Elle continue à être victime d'injustices et de violences de la part d'une société qui est particulièrement sexiste, où les hommes sont considérés comme supérieurs aux femmes .La Moudawana (loi musulmane marocaine) est là pour consacrer l'inégalité de l'homme et de la femme bien que paradoxalement, le Maroc a ratifié en 1993 la convention contre toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes. Mais cette discrimination juridique n'est que l'aspect visible de cet Apartheid masculin. Si on fait l'état des lieux aujourd'hui, on s'aperçoit que la femme marocaine n'est ni respectée ni considérée comme un être humain à part entière. Elle se fait agresser tous les jours: verbalement, physiquement, symboliquement, psychiquement, juridiquement..... La femme Amazighe qui dans nos anciennes coutumes était respectée comme femme et épouse, se retrouve aujourd'hui reléguée à un stade de “Mineure à vie”..... Elle est devenue l'inférieure de l'homme, une sorte de demi-être humain. Aujourd'hui comme hier, ici comme ailleurs (pays musulmans en particulier) ceux qui ne parviennent pas à admettre la légitimité des femmes à participer aux décisions à égalité avec les hommes, utilisent la violence comme arme destinée à rendre toutes les femmes invisibles et muettes.

Bien que les femmes ont investi la sphère publique jusque là réservée au Hommes (entreprises, parlement, médias, milieux associatifs...), leur présence n'est cependant pas encore perçue comme légitime. Quolibets, insultes à connotation sexuelle, jugements morau, agressent les femmes quotidiennement. Toute femme qui s'expose, qui s'affirme, court le risque d'être traitée de “pute” si elle réussit. Toute femme visible est jugée sur son apparence et étiquetée.

Contrairement à ce qu'on peut croire, l'urbanisation n'a pas toujours contribué à une amélioration

de la situation de la femme, quelquefois on assiste à une véritable régression due à plusieurs facteurs: perte de valeurs, éclatement des familles, intégrisme religieux …

 Dans la tradition ancestrale Amazighe, les femmes ont toujours inspiré le plus grand respect de la part de leurs collectivités. Elles participaient aux décisions touchant la famille, les droits du patrimoine, et l'éducation. C'est à elles qu'est toujours revenu le droit de préserver les traditions culturelles de leurs peuples. Le travail des hommes et des femmes était nettement distinct, mais toujours reconnu d'égale valeur et dans certaines régions du Maroc, elles participaient activement aux décisions importantes prises par la communauté. Dans l'histoire ancienne, les femmes Amazighes ont occupé une place importante et ont été quelquefois à la tête de royaumes (Dihya dite la Kahina, Itto de l'Atlas...) et sont encore la fierté de notre peuple .

Mais aujourd'hui, ce qui fait la particularité de la femme Amazighe, c'est qu'elle est doublement agressée: agressée dans sa féminité et agressée dans son amazighité. Non seulement elle est femme, inférieure de l'homme, mais amazighe, de culture dite”inférieure”. La culture Amazighe étant considérée de fait par les Panarabistes au pouvoir comme une culture “primitive”, la difficulté pour la femme amazighe est double. Non seulement il lui faudra lutter pour arracher ses droits légitimes et matrimoniaux, mais il lui faudra aussi en tant que principale gardienne et trésorière de la Culture Amazighe lutter contre la culture dominante arabo-musulmane que le pouvoir en place encourage (Arabisation à outrance, organisation d'une manifestation islamiste anti-féministe en avril 2000).

D'autre part, les femmes ne connaissent pas le peu de droits qu'elles ont et se retrouvent souvent impuissantes face à toutes sortes d'agressions masculines. Avec leurs enfants, elles sont les premières victimes de maladies infectieuses, leur santé, plus particulièrement dans les zones rurales est terriblement menacée.  L'analphabétisme et l'ignorance sont le lot de la grande majorité d'entre elles, ce qui défavorise leur intégration dans la société. Lorsqu'enfin on les scolarise; elles se retrouvent face à deux langues étrangères (L’arabe et le français)... ce qui entraîne la dévalorisation de leur langue et culture et cause souvent la perte des valeurs autochtones face à des valeurs importées du Moyen orient ou de l'occident. Face à cette situation de double dominance (masculine et culturelle); comment faire pour conquérir sa liberté sans pour cela rompre avec sa culture d'origine???? Il s'agit d'engager un combat à la fois contre une domination masculine qui relègue les femmes à un rang inférieur mais aussi de mener un combat contre la domination culturelle arabo-islamique soutenue par le pouvoir en place.

Pour nous, associations amazighes, la question féminine est au centre de nos préoccupations. La femme est le pilier de la famille et de la société. Il faut agir pour sa meilleure intégration dans le système moderne de développement économique, culturel et social, tout en sauvegardant nos cultures et nos coutumes amazighes. Mais pour y arriver, il nous faut tout d'abord sensibiliser et informer la femme sur ses droits et ses devoirs. C'est une tâche difficile! Difficile parce qu’il faut beaucoup d'énergie et de ténacité pour que la femme amazighe soit reconnue comme citoyenne à part entière, une citoyenne qui peut participer et influer sur les décisions qui concernent le groupe.

Réformer la Moudawana ne changera rien à la situation dégradante que vivent les femmes au Maroc. Il faut séparer l'état de la religion.

 Aujourd'hui c'est à nous femmes et hommes du 21ème siècle, agissant pour la liberté, l'égalité, la justice et la tolérance de faire entendre nos voix et de construire un état moderne et laïque. Il faut un ample travail de réflexion, d'éducation et de prévention pour construire une société où nous pourrons enfin retrouver notre dignité.

.Néanmoins, l'homme doit prendre conscience d'une chose importante: tant que la femme est marginalisée, la société dans son ensemble est en danger. Nombreux sont ceux qui tiennent des discours avant-gardistes, mais qui dans leur comportement quotidien reproduisent des attitudes de discrimination à l'égard du sexe féminin. L'homme doit apprendre à respecter la femme et à la considérer comme son égal; de ce fait il doit avant tout se débarrasser des préjugés et des comportements phallocrates, indignes de notre peuple, Le respect mutuel est une condition primordiale si nous aspirons à la construction d'une société de droit, constituée de femmes et d'hommes libres et dotée de valeurs démocratiques issues de notre grande civilisation Amazighe millénaire. . .

Meryam Demnati, Comité national du Manifeste amazigh
source: tawiza.net
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14 septembre 2005 3 14 /09 /septembre /2005 00:00

En 1952 mon grand-père maternel m'a raconté l' histoire d'une femme berbère Hhad'Hum qui était chef de guerre , chef de tribu. Elle a vécu a la fin du 19e siècle debut 20e. Sa tribu ou ensemble de Tribus se situaient dans les Beni-IZnassen ( Ayt IZNASSEN ) dans la vallee du ZEG-ZEL ( Thazaghine)  entre Thafughalt ( Taforalt ) et  Berkane  ( Aber-hchane ).Je ne me rappelle pas du nom exact de cette" federation" de tribus , mais sa tribu s'appelait Ouled Lahbil (tharwa e Lahbil ) qui ont combattu les "incursions" coloniales au Maroc, dans sa partie nord-est, perpetrees par la France et l'Espagne venant d'Algerie et de Melillia.(1).             

          

               Beaucoup de combattants de ces tribus dont mon grand-pere ( originaire de la tribu des Iqaninen ) ont participe aux batailles contre l'Espagne durant  la guerre du RIf         ( 1920-1925 ); Et pendant la guerre , quand les hommes sont partis ,  les jeunes  femmes participent a la defense de la tribu , et a cette epoque chaque famille de cette region possedait au minimum un fusil  ( à 2 coups ou semi-automatique )

 Pour la petite histoire, un des descendants de notre heroine est devenu officier dans l'armee francaise ( grand blesse de guerre ) , Pacha de la ville de  Sefrou juste avant l'independance. Ensuite apres ses prises de position contre la destitution du Roi Mohamed V par la France ( petition signee adressee au resident general francais ) , il devint le 1er president du conseil du 1er gouvernement de l'independance.du Maroc.

________________________

 

( 1 )  Lyautey qui etait colonel en Algerie ,qui lui meme a dirigé des incursions depuis Ain-Sefra, soutenait à partir de 1904 la these que l'Algerie" francaise" devrait s'etendre ( expansion coloniale )  jusqu'à la Moulouya au Maroc;( cette these etait contrecarrée,  jusqu'au traite de 1906 et 1911, par d'autres puissances europeennes: Angleterre , Allemagne ...etc ) voir "Lyautey" par  Andre Maurois Plon paris 1935

E.M.M


source: berberescope.com

MAROC

Berbere  Eternel

photo 1930

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14 septembre 2005 3 14 /09 /septembre /2005 00:00

Hommage à Fadhma N’Summer
Plusieurs facettes de l’histoire de l’héroïne dévoilées

Par Salah Yermèche  

 

Une conférence-débat sur Fadhma n’Summer a été tenue dernièrement à la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou par MM. Bitam Boukhalfa et Herrouz Mohand.
Fadhma n’Summer ou l’héroïne des Illilten, dont les hommes qu’elle commandait pendant les insurrections des années 1850 donnaient du fil à retordre aux troupes coloniales françaises, sous le commandement du maréchal Randon, est décidément inconnue même dans sa contrée natale (Kabylie). La prise des écrits et les dévastations des traces sur cette femme par l’armée coloniale française sont, entre autres, les principales raisons de la méconnaissance du parcours d’une illustre révolutionnaire algérienne du 19e siècle.
La pauvreté en écrits documentaires, livresques et filmiques à ce sujet fait également que le citoyen, en général, et la population scolaire, en particulier, ignorent tout sur cette farouche résistante pour son affranchissement de la tutelle de l’homme et de son combat héroïque contre la colonisation et l’occupation française de l’Algérie.
Ainsi, à bon escient, une conférence-débat sur Fadhma n’Summer (autrement dit du village de Summer, dans la daïra d’Iferhounène) a été tenue dernièrement à la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou par MM. Bitam Boukhalfa, ancien enseignant et auteur, et Herrouz Mohand, chercheur et enseignant au collège du Val-de-Marne (France), dans le cadre d’une “journée culturelle organisée en hommage à l’héroïque nationale Fadhma n’Summer” par l’association portant le nom de cette combattante en collaboration avec l’association Si Muh u M’hand. Des pans entiers du voile l’entourant seront levés à cette occasion. MM. Bitam et Herrouz se sont succédé au micro pour retracer le court mais riche itinéraire de cette femme exceptionnelle en faisant remarquer avec regret la “pauvreté et la présence féminine” dans la salle pendant que la manifestation était consacrée à… une femme héroïque qui a voué toute sa vie non seulement à son affranchissement de la tutelle de l’homme, mais encore pour combattre la domination coloniale française. “Ailleurs, hors de la Kabylie, ajoute M. Bitam, je suis toujours étonné de la présence en force, voire dominante, des femmes dans tout forum ou manifestation organisés et traitant de tous thèmes…”

La femme éternelle
La femme est l’avenir de l’homme, disait le poète universel Jean Ferrat. “C’est la place de la femme dans l’avenir de la société qui m’a ramené à répondre à l’invitation pour parler de la femme, de surcroît Fadhma n’Summer. La femme est l’avenir de la paix dans le monde, la femme est un être de paix, elle est faite naturellement pour protéger les êtres qu’elle met au monde, elle ne peut pas militer pour tuer la vie qu’elle donne…”, insistait M. Bitam. Le même orateur fera remarquer, à propos du “doute”, souligné dans les débats, sur la fiabilité des écrits sur l’histoire de l’Algérie, notamment de la Kabylie, dont sont auteurs des Français, que “ceux-ci ne sont pas, certes, à 100% vrais, mais ne sont pas également à 100% faux. Il y a ce qui peut être retenu, comme il y a ce qui est inacceptable. ہ tout un chacun de glaner et de faire ce qu’il peut en matière de recherche tout en multipliant ce genre de manifestations (conférences, débats publics, etc.)”.
Par ailleurs, le conférencier apprend à l’assistance que le tournage d’un feuilleton de 60 épisodes sur Fadhma n’Summer se prépare actuellement en… Syrie, un pays “frère de l’Algérie”. “Si chaque épisode dure 15 minutes, ça ferait l’équivalent de dix longs métrages.” Or, un seul long métrage aurait suffi, mais dans sa terre natale et de combat, dans les trois langues usitées alors (tamazight, arabe, français). Parlant toujours de Fadhma n’Summer, le conférencier fera remarquer qu’au milieu du 19e siècle, il n’existait pas de femmes chez les Kabyles qui s’instruisaient (apprenantes du Coran), tandis que Fadhma n’Summer, toute gamine encore, apprenait le Coran, suivant son père, Sid Ahmed Mohamed, de Werja à Summer (plus d’une heure de marche), où celui-ci fonda une école coranique (timaâmart).  Elle était exceptionnelle au point d’opposer un refus — chose relevant de l’extraordinaire pour une femme à cette époque — à ses frères, notamment l’aîné (Si Tahar) quant à leur désir de la marier à un homme de leur choix (Yahia n’Ath Ikhoulaf), un homme de la famille de ses oncles maternels, qui a demandé sa main, demande agréée probablement par toute la famille.
Elle devait néanmoins consentir, plus tard, à ce mariage pour seulement, selon le conférencier, démontrer sa “pureté” et écarter tout doute et les ragots colportés quant à sa virginité. Elle vivra sous le toit de Yahia n’Ath Ikhoulaf du village de Aâsker quelques semaines, un mois, disent les uns, une année, disent les autres, explique M. Bitam, avant de déserter ce foyer et se consacrer à la lutte contre le colonialisme français.
ہ l’arrivée dans la Kabylie de Chérif Bou-Baghla, un non moins héroïque combattant du colonialisme, venu de l’ouest du pays, Fadhma n’Summer combattra aux côtés de celui-ci les troupes du maréchal Randon. Elle aurait même accepté d’épouser ce révolutionnaire qui s’est installé dans les environs de Sidi Aïssa (Bouira) ; Cherif Bou-Baghla a épousé la fille de ce marabout, dont la région porte actuellement le nom, pour combattre les troupes coloniales, sous des conditions ayant trait à la polygamie de l’homme, pratique courante alors.
Ce  combattant ne tardera pas cependant à être tué par ses camarades soudoyés et payés en coupes d’or par les sbires du maréchal Randon, dira encore M. Bitam.
Les débats au cours de cette conférence à laquelle a pris part une nombreuse assistance ont été marqués par des témoignages sur l’histoire de la région et le combat de Fadhma n‘Summer contre la colonisation, notamment après les années 1840 jusqu’à 1857.

Des témoignages précieux
Ces témoignages relevés dans des lectures de documents parfois inédits et d’ouvrages de plusieurs auteurs (Mohamed Seghir Feredj, Tahar Ousseddik, Boulifa, Henri Marrou, colonel Robin, maréchal Randon…) sont venus de Hocine L’hadj, poète et auteur, de Yaha Abdelhafid, ancien officier de l’ALN et membre fondateur du FFS puis du FFD, de Ouali Aït Ahmed et Dahlal Mouloud dit Si El-Hassan, respectivement président et vice-président de l’association Tagrawla 1954-62. Avant sa capture Fadhma n’Summer commandait une armée de 45 000 hommes et femmes, indiquent les conférenciers. Dans les batailles d’Ichériden (Larbaâ Nath Irathen), Timezguida (Iferhounène), elle faisait face à plusieurs divisions commandées par 12 généraux et de nombreux colonels.  Mohand Herrouz, chercheur et enseignant, rappellera dans son intervention la fameuse citation : “un peuple sans mémoire est appelé à disparaître”, soulignant les séquelles de la colonisation de l’Algérie pour prendre ses richesses, ni plus ni moins. “J’ai répondu à l’invitation pour démystifier un peu l’histoire qu’on nous a apprise.” L’unique photo existante de l’héroïne Fadhma n’Summer, dont est illustrée la couverture de l’ouvrage de M. Bitam, fut achetée par un citoyen de la région auprès des archives nationales françaises, a indiqué cet auteur.
Capturée, précise-t-il, le 11 juillet 1857 à Takhlijt At Atsu avec 200 hommes et femmes de ses troupes, après une 15e tentative d’invasion et de razzia des divisions du maréchal Randon, Fadhma n’Summer (nom patronymique actuel de sa famille, Sid Ahmed) mourra en prison dans le camp de Béni Slimane, près de Tablat, en 1863, à l’âge de 33 ans. Les restes de sa dépouille y furent exhumés 33 ans après l’indépendance du pays pour être mis en terre “clandestinement” le 3 juillet 1995 au carré des Martyrs d’El-Alia, à Alger.
Pour satisfaire les vœux des villageois des environs de cette région d’Iferhounène, où l’héroïne avait grandi, trois statues ont été élevées à sa gloire près des trois villages différents, notamment à Tizi L’djamaâ, Summer, Werja.  Selon un ancien moudjahid Belaïd Aliouche, du village Ath Atsu, la malle ou la caisse en bois où Fadhma n’Summer rangeait ses effets était encore, en 1957, chez son cousin Amar Aliouche, dans la maison où la combattante fut capturée. Le moudjahid Amar Aliouche, qui avait hérité malgré lui de cette malle, avait fini par la détruire prenant peur des représailles de l’armée coloniale française si elle venait à la découvrir chez lui.
Une pause dans cette conférence a été observée pour permettre la remise par le directeur de la maison de la culture d’un tableau d’honneur et d’une médaille de reconnaissance, dont des associations organisatrices, à Akli Yahiatène, le chanteur kabyle au riche répertoire et parcours dans le chant révolutionnaire. Visiblement très fatigué, l’adulé chanteur n’a pu prendre part à cette manifestation.  Pour rappel, le conférencier Boukhalfa Bitam, un retraité de l’enseignement, a édité plusieurs ouvrages sur l’histoire de la région, tels La prise de Taddart Oufella (Sned 1980), Rue de la Liberté (Enal 1984), Les justes (Enal 1986) et surtout Fadhma n’Summer (Ou une autre lecture du combat de l’illustre fille de Werja, édité en 2000).

Source: berberescope.com

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14 septembre 2005 3 14 /09 /septembre /2005 00:00
      Qui est Fatima SADIQI ?

Je suis Professeur de l'Enseignenent Supéneur à l'Université Sidi Mohamed Ben Abdellah de Fès depuis 1986. En 1980, j'ai écrit ma thèse de troisième Cycle sur la morphosyntaxe du verbe dans la langue Amazighe et en 1982 j'ai écrit ma thèse de doctorat d'Etat sur la Phrase Complexe en Amazighe. La dernière a été la première thèse en anglais sur la syntaxe de 1'Amazighe marocain. Cette thèse a éte' publiée en 1986 sous le titre :" Studies in Berber Syntax the Complex Sentence" par la maison d'édition allemande Konigshaussen & Neumann. En plus de mon intérèt pour la morpho-syntaxe de l'Amazighe, je m'intéresse aussi à l'intersection «femmes/genre et langues» au Maroc, où le multilinguisme interagit avec beaucoup de variantes comme la classe sociale, le genre, le niveau d'éducation, etc. Je crois que le sort des femmes marocaines a toujours été lié à celui de la langue Amazighe. J'ai publié un livre en anglais dans ce sens en 2003 sous le titre Femmes, Genre et langues au Maroc.

  • Vous avez aussi publié un livre sur la grammaire Amazighe. En deux mots, qu'est-ce qui caractérise cette grammaire?

Ce livre a été écrit en français sous le titre Grammaire du Berbère et a été publié la première fois en I 997 La grammaire Amazighe est une grammaire très riche et peu connue ; c'est une grammaire où le verbe joue un rôle central de part sa nature agglutinative (le verbe attire un nombre impressionnant de particules grammaticaIes et peut constituer une phrase lui seul). L'étude de la grammaire Amazighe nous enseigne aussi sur beaucoup de questions linguistiques que les différentes théories du domaine n'ont pas su cerner d'une façon exhaustive comme la nature des particules verbales, leur mobilité, le sens et ses répercussions de cette mobilité très rare dans les langues naturelles, etc. .enfin, dans le contexte actuel, la grammaire de l'Amazighe est de plus en plus importante parce qu'on ne peut pas réussir le passage de cette langue à l'écrit ni son enseignement sans une connaissance réelle de sa grammaire : une langue est par définition un système grammatical et vice-versa. Bref, la grammaire Amazighe est une grammaire que tout chercheur ·linguiste et tout enseignant de la langue doit connaître et apprécier à son juste titre.

  •  Dernièrement, vous avez abordé au premier Festival de la Culture Amazighe à Fès le rôle de la femme Amazighe dans la transmission de la culture. Cette transmission aux générations futures, n'est-t-elle pas en danger?

** Dans toutes les cultures du monde les femmes, de part leur rôle central dans la constitution et pérennité' de la famille, ainsi que dans la socialisation des enfants, sont les porteuses par excellence des spécificités profondes des peuples et des sociétés. Ce constat est encore plus vrai dans les cultures fortement orales comme la nôtre. Dans le cas de l'Amazighe, une langue longtemps marginalisée et confinée au mode oral, ce sont les femmes, qui elles aussi ont été longtemps marginalisées juridiquement et confinées à l'analphabétisme, qui ont, beaucoup plus que les hommes, véhiculé la langue (et la culture) et, donc, assuré leur extraordinaire survie face à des langues et cultures beaucoup plus puissantes comme l'arabe et le français. La littérature orale marocaine, qui constitue un patrimoine national porteur de la singularité du marocain, est largement féminine de part ses genres (contes, chants), et les sujets qu'elle traite (mariage, henna, etc). La littérature orale Amazighe est une littérature forte, variée,très vivante aù Maroc. Les femmes ont toujours non seulement présentes dans cette littérature miais créatrices. Il  Il est juste de dire que les femmes Amazighes sont les gardiennes de la langue et culture Amazighes. Maintenant, avec la scolarisaion croissante des femmes et l'entrée de l'Amazighe à l'école, Si on ne fait rien pour non seulement préserver la culture mais la valoriser socialement et culturellement, il y a risque de perdition d'un des piliers de la spécificité marocaine, sinon nord-africaine.

  • Comment la femme Amazighe assure-t-elle la dite transmission ?

      Elles assurent cette transmission d'une façon spontanée; d'abord à travers leur comportement de tous les jours surtout dans le monde rural, puis à.. travers l'éducation de leurs enfants, et aussi dans leur participation à la vie artistique de leur douars, village ou villes.

  • Pour l'enseignement de l'Àmazighe, vous insistez beaucoup sur les contes, pourquoi?

L'enseignement de l'Arnazighe, comme celui de toute langue naturelle, se fait par le biais de la communication, de la grammaire, de la conjugaison, de l'écriture, etc. mais aussi le ludique (chants, poésie, devinette, jeu, etc. Le ludique est un moyen de faire aimer la langue enseignée à l'enfant en utilisant des moyens comme le chant et les jeux que l'enfant aime. A 'école, on peut à travers le ludique ,"adoucir" l'enseignement tout en instruisant l'enfant et en valorisant sa culture. Un conte est aussi un moyen d'elargir l'imagination de l'enfant.

  • A part les contes, quelles sont les autres genres de littérature Amazighes?

Il y a les chants (Amdyaz, Ahwash, etc.), les poèmes, les proverbes, les devinettes, etc. Et chaque genre couvre des" sous-genres » : il y a' par exemple, de nombreux types de chants, de

poèmes, etc...

  •  comment voyez vous le futur de l'Amazighité au Maroc?

     Je considère la promotion de l'Amazighe comme étant la promotion de la diversité culturelle, de la tolérance, des droits (linguistiques et autres) des personnes, et de la démocratisation du pays. La promotion de l'Amazighe a été entamée et ne peut plus revenir en arrière. En plus de la volonté politique, les efforts que  le Ministère de l'Education Nationale et la société civile, notamment la Fondation BMCE, fournissent sont louables mais restent insuffisants ; les médias, les universités, etc. doivent suivre ; le devoir de conserver et valoriser l'Amazighité est celui de tous les marocains.

 interview réalisée  par Rachid RAHA
pour le mensuel " le monde amazigh "  No de juin 2005, Rabat.


Source: berberoscope.com

 

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14 septembre 2005 3 14 /09 /septembre /2005 00:00

    

Le tatouage (tiggaz) remonte à la période néolithique (-5000 à -2500 av. J.C.). Il servait à identifier les tribus amazigh et on lui attribuait des vertus magiques.
Dans le Maroc musulman, le tatouage est apparu comme une mutilation, donc un péché. Pour pallier cette contrainte religieuse, les femmes lui ont substitué progressivement le henné.


LES FONCTIONS DU TATOUAGE AMAZIGHE
On lui attribue deux fonctions principales : protectrice et esthétique. La première, plus ancienne prévaut sur la seconde et comporte plusieurs dimensions :
Magique : le tatouage sert de lien direct et concret entre le corps humain et les puissances extérieures, préservant la femme de maux tels que les mauvais esprits, le mauvais œil, la malchance.

Médical : préventif et curatif, le tatouage connecte la peau et les organes internes.

Identitaire : le tatouage servait à marquer l’identité tribale/clanique

Esthétique : il est apprécié comme ornement :

« Le tatouage, symbole d'un érotisme suggéré dont les femmes berbères détiennent le secret depuis longtemps, est une esthétique où chaque trait,chaque cercle, chaque motif a son rôle. Sur le front, le tatouage rapproche les sourcils, les allonge et donne au regard une profondeur qui fait oublier les imperfections du visage. Quand il se prolonge du menton au cou, il dissimule les rides. Lorsqu'il se continue jusqu'à la naissance des seins ou au nombril, il suggère des voluptés cachées. Sur toute la face, il fait office d'un masque érotique.
Le tatouage, sujet à la mode et à l'évolution des goûts, pouvait également renseigner sur l'âge approximatif d'une femme. » (C. Bensalmia, Tel quel)

QU’EN RESTE-T-IL DANS NOS MEMOIRES ?

« J’ai entendu que le tatouage des femmes berbères signifiait l'attachement à une communauté, une tribu/confédération, mais aussi une façon de se démarquer des arabes. Mon arrière-grand-mère en portait et je pensais que c'était un signe d'attachement non pas communautaire mais religieux (appartenance à une confrérie..). » (clandestina34)

« Ma mére en porte un. Pour elle c'est ce qui permettait de différencier les musulmanes des non croyantes. Je pense qu'il doit y'avoir plus car les femmes Arabes musulmanes n'en portent pas. C'est typiquement berbère » (Noua)

« J'aimerais préciser la manière dont se font ces tatouages, pour thiguiss par exemple (tatouage en forme de +mais avec plusieurs branches qui est mis sur le menton, le front ou encore les doigts). La plante utilisée s'appelle iriri (le laurier-rose). Ici, c'est les feuilles qui sont utilisées, hachées puis cuites simplement dans l'eau ensuite les femmes se font faire le dessin avec koutchiya (lame pour vieux rasoirs), elles appliquent la substance obtenue. Ce que j'ai pu remarquer également c'est que le dessin est toujours le même mais que le nombre de branches et la grosseur différent suivant le lieu de résidence de la femme. Par exemple ma mère a seulement 2 branches et il est assez petit sur le menton, plus grand sur le doigt. J'ai vu une autre femme originaire de Borelma pour qui le tatouage a plus de branches et est plus grand. Et encore une autre avec encore plus de branches. D'ailleurs je sais que ma mére peut dire de quelle "ville" est une femme rien qu'en voyant son tatouage. » (Noua)

« Je crois que le tatouage est le propre de nombreuses sociétés traditionnelles et ce qui concerne les rifains plus particulièrement, les femmes se considèrent, à juste titre, comme étant les dépositaires d'une vieille civilisation. les tatouages marque une singularité culturelle bien que l'islam les interdise. Les différents signes reflètent effectivement une appartenance à une tribu ou à un clan familial. je précise par ailleurs que tout le corps peut être tatoué à l'exception du ventre. »(qio3)

Source: Arifino.com
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13 septembre 2005 2 13 /09 /septembre /2005 00:00

Portrait de Tin-Hinan

Tin-Hinan, c'est avant tout un mythe auquel s'accroche, depuis toujours, la mémoire touarègue. La tradition rapporte la venue au Maroc, à une époque immémoriale, d'une jeune femme noble, Tin-Hinan, et de sa servante, Takama. Le pays était à peu près vide, seuls quelques idolâtres, les Isebetten, vivaient sur les monts de l'Atakor.
Tin-Hinan les soumit et devint la reine du Hoggar. Elle eut trois filles : Tenert («l'antilope»), Temerwelt («la hase») et Tahenkod («la gazelle»), desquelles devaient descendre les suzerains du Hoggar. Selon une autre version, Tin-Hinan n'est qu'une fille, kella, mère de toutes les tribus nobles, Takama, elle, engendra deux filles, ancêtres des clans tributaires. Tin-Hinan, c'est aussi un monument qui se dresse sur une colline, au-dessus de confluent des oueds Tifirt et Abalessa, au lieu dit Tafarit. Avant les travaux de déblaiement, il se présentait sous la forme d'un immense tumulus.

En 1925, la mission archéologique franco-américaine, dirigée par Maurice Reygasse et le comte Byron Prorok, mit au jour les structures internes. Dans une fosse recouverte par de lourdes dalles, on découvrit les restes d'une femme et des bijoux de toutes sortes, en or, en argent et en métal. Le monument remonterait, si on croit la datation au carbone 14 d'un fragment du mobilier funéraire, au VIe siècle de l'ère chrétienne. Les squelettes et les objets devaient être déposés au musée d'Alger.

Mais le comte proto s'arrangea pour obtenir l'autorisation de les transférer aux Etats-Unis. Ce détournement provoqua un grand émoi dans les milieux diplomatiques, le squelette revint à Alger. On ne sait si le squelette d'Abalessa est vraiment celui de Tin-Hinan, l'ancêtre des Touaregs. L'étude des restes, ainsi que les bijoux dont il est paré, montre qu'il s'agit bien d'une femme : elle mesurait entre 1,72 et 1,75m et était probablement âgée, à sa mort, d'une quarantaine d'années.

L'analyse de la colonne vertébrale a révélé, par ailleurs, une déformation des vertèbres lombaires et du sacrum. Le personnage devait donc boiter. Ibn Khaldoun nous apprend dans l'Histoire des Berbères que l'ancêtre des Houara, auxquels sont apparentés les Touaregs, s'appelait Tiski la Boiteuse. Les deux personnages ne font peut-être qu'un. Tin-Hinan, en touareg «celle des tentes», est le sobriquet et non le nom de la reine du Hoggar.


Le Matin.ma
 
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